Devenir un Dorloteur d’Abeilles, c’est accueillir chez soi des abeilles sauvages (aussi appelées abeilles solitaires), qui ne piquent pas et ne fabriquent pas de miel. Un bout de jardin ou un balcon suffisent ! Observez et dorlotez ces pollinisatrices aussi discrètes qu’indispensables à la biodiversité.
Pouvez-vous vous présenter ?
Depuis 10 ans, Un Toit Pour Les Abeilles oeuvre pour la préservation des abeilles domestiques et soutient l’apiculture locale. Dans cette démarche de préservation de la biodiversité, nous avons lancé Les Dorloteurs d’Abeilles début 2020, via la plateforme de financement participatif KissKissBankBank. Aujourd’hui, ce réseau de particuliers engagés pour la préservation des abeilles sauvages compte plus de 1500 membres, partout en France !
Parlez-nous de votre projet
Avec Les Dorloteurs d’Abeilles, nous souhaitons mettre en lumière les quelques 900 espèces d’abeilles vivant en France, encore méconnues du grand public mais indispensables à la pollinisation. Saviez-vous que 35% de la production agricole mondiale dépend des pollinisateurs ? Sans eux, de nombreuses fleurs ne se transformeraient ni en fruit ni en légume. Comment, alors, nourrir une population mondiale en constante augmentation ?
Chacun peut intégrer le réseau des Dorloteurs d’Abeilles en offrant son balcon ou un bout de jardin aux osmies, qui font partie de la grande famille des abeilles sauvages. La solution est livrée clé en main : les Dorloteurs reçoivent une maisonnette à abeilles sauvages (le Dorlotoir) et leur offrent ainsi un toit. Grâce au tiroir vitré de l’abri, ils peuvent observer les abeilles tout au long de leur cycle de développement, sans les déranger. Chaque abeille construit son propre nid, dans lequel elle construit des cellules en enfilade, contenant du pollen et un œuf. Après quelques jours, l’œuf se transforme en larve. Cette dernière se nourrit du pollen laissé à disposition, grandit et fabrique un cocon. C’est dans ce cocon que la larve passera de longs mois à se développer jusqu’à donner naissance à une jeune abeille.
En hiver, l’entreprise s’engage à déparasiter et conserver les cocons dans les meilleures conditions, en multipliant ainsi leurs chances de donner naissance à de nouvelles abeilles sauvages en pleine forme. Au début du printemps, les cocons sains et déparasités sont renvoyés aux Dorloteurs, qui assistent à l’éclosion des premières abeilles entre fin février et début mars.
Via le site internet (et bientôt depuis une application), les Dorloteurs peuvent envoyer les photos de leurs petites protégées et de nombreuses informations relatives à leur évolution : à quelle date ont-ils observé la première abeille dans leur Dorlotoir ? Quelles espèces ont-ils identifiées ? Quelles fleurs sont à proximité de leur nichoir ? Toutes ces informations nous permettront d’établir une cartographie des espèces d’abeilles présentes en France. C’est en apprenant à mieux connaître ces petites butineuses que nous pourrons tout mettre en œuvre pour contribuer à leur préservation !
Comment vous est venue cette idée ?
Nous connaissons tous l’abeille domestique, qui vit en colonie et fabrique du miel. Mais cette petite butineuse n’est qu’une espèce parmi les 900 autres en France, tout aussi impactées par la raréfaction de leur habitat, les pesticides… Après 10 ans à œuvrer pour la préservation de l’abeille à miel, Un Toit Pour Les Abeilles a voulu franchir une nouvelle étape en étendant son action aux ces abeilles solitaires.
Quel message voulez-vous transmettre à travers votre action ?
A son échelle, chacun peut avoir un impact positif sur la biodiversité.
Un mot de la fin pour conclure ?
Comme le disait Confucius, « celui qui déplace une montagne commence par déplacer de petites pierres. »
Information sur l’auteur
Pauline Jung – Chef de projet chez Les Dorloteurs d’Abeilles