Depuis qu’ils ont été lancés sur le marché, les véhicules autonomes sont présentés comme le meilleur moyen pour réduire le nombre d’accidents routiers. Les constructeurs affirment que le système de conduite autonome serait LA solution contre les erreurs de conduite qui sont à l’origine des carambolages sur la route. Toutefois, une étude réalisée par une société d’assurance américaine, l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS), vient tout contredire.
Un tiers des accidents seulement : Dans un billet publié le 4 juin dernier sur son site, l’IIHS indique avoir étudié et analysé plus de 5 000 cas d’accidents de la route impliquant des voitures autonomes. Les résultats démontrent que ces dernières ne pourraient empêcher qu’un tiers des accidents.
En effet, si l’on en croit les explications de Jessica Cicchino, vice-présidente de la recherche à l’IIHS et co-auteure de l’étude, même s’« il est probable que les voitures entièrement autonomes identifieront éventuellement les dangers mieux que les personnes », les enquêtes ont permis de constater que « cela à lui seul n’empêcherait pas le gros des accidents ».
Les voitures autonomes ont leurs limites
Le système de conduite autonome a été développé dans le but de réduire les risques en voiture, voire même de les abolir complètement. Oui, mais voilà, les recherches de l’IISH démontrent que les véhicules autonomes ont leurs limites : certes, ils sont capables de mieux surveiller la route et identifier les dangers potentiels qu’un conducteur humain.
Toutefois, l’utilisation des caméras et des capteurs ne permettent pas de prévenir et gérer les erreurs humaines : distractions, inattentions causées par la drogue/alcool, fausses manœuvres, excès de vitesse… elles sont pourtant à l’origine d’une grande partie des accidents de la route.
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Ce qu’il faut, c’est prioriser la sécurité
D’après l’étude présentée par l’IIHS, le problème des voitures autonomes viendrait du fait que leur système a été développé pour se concentrer davantage sur les préférences des conducteurs que sur la sécurité en générale. Or pour les auteurs de l’étude, la technologie de conduite autonome devrait également être capable de tenir compte de ce que les autres passagers de la route feront, et de pouvoir ainsi agir en conséquence.
Comme l’explique Alexandra Mueller, chercheuse scientifique à l’IIHS, également co-auteur de l’étude : « notre analyse montre qu’il sera crucial pour les concepteurs de donner la priorité à la sécurité sur les préférences du conducteur si les véhicules autonomes doivent tenir leur promesse d’être plus sûrs que les conducteurs humains. »
« Construire des voitures autonomes qui conduisent aussi bien que les gens est un grand défi en soi », a-t-elle également ajouté. « Mais ils devraient en fait être meilleurs que cela pour tenir les promesses que nous avons tous entendues. » Maintenant que l’IIHS a tiré la sonnette d’alarme, reste à voir si les constructeurs de voitures autonomes tiendront compte des suggestions de l’étude concernant l’amélioration du système de conduite sans chauffeur.