Les somnifères sont en général prescrits pour contrer des états dépressifs, pour relaxer un patient angoissé ou pour sédater un malade atteint de troubles psychiatriques. Tous les somnifères n’ont évidemment pas les mêmes effets et l’un d’entre eux pourrait avoir des effets d’éveil sur les patients victimes d’un accident vasculaire cérébral.
Des études sur le zolpidem connu sous le nom de Stilnox, montrerait que l’administration de ce somnifère permettrait l’éveil de patient. Des études sont menées en laboratoire sur des souris mais un homme de 37 ans a pu tester ce dispositif avec l’accord de sa famille raconte le journal Le Monde.
Avant l’injection de zolpidem
Un homme de 37 ans a été victime d’un AVC s’étouffant avec un morceau de viande. Cet AVC a provoqué une hypoxie, à la suite du manque d’oxygénation du cerveau. Le patient était apathique, ne marchait plus, ne parlait plus. Le scanner cérébral n’a pas montré de lésions structurelles. Ce qui n’expliquait donc pas cette atteinte sévère sur le plan neurologique. Transféré dans une maison de repos à l’état quasi végétatif, le diagnostic n’a pu être posé.
Un nouveau neurologue entre en scène
Huit ans plus tard, aucune amélioration n’est constatée pour le patient. Le Dr Hisse Arnts, neurologue au Centre médical universitaire d’Amsterdam prend en charge le patient. Le médecin le réexamine pour tenter d’améliorer ces fonctions neurologiques. Malgré une conscience intacte, le patient ne parle pas, ne s’alimente pas, ne réagit plus.
Après l’injection de zolpidem
Avec le consentement de la famille du patient, le neurologue lui administre alors une dose de 10 mg de zolpidem. Normalement elle entraîne un effet sédatif chez les patients traités pour dépression par exemple. Le docteur sait que chez certains patients atteints de Parkinson, le sédatif peut avoir l’effet inverse. Dans la demi-heure qui suit l’administration du somnifère, le patient réclame à boire, téléphone à son père et fait même quelques pas accompagné des soignants. Deux heures après, les effets du zolpidem s’atténuent et il replonge dans un état traumatique. En revanche, en utilisant le traitement de manière systématique, les effets ne perdurent pas dans le temps et le patient devient léthargique, puisque sédaté.
Quelle hypothèse pour ce constat ?
Selon les chercheurs, le manque d’oxygène du cerveau provoque une augmentation anormale de la bande des fréquences beta à travers le cerveau. Cette augmentation provoque des dérèglements des fonctions comportementales. Le zolpidem pourrait réduire la fréquence des bandes beta et « rééquilibrer » les fonctions cognitives du cerveau. Il faudra encore de nombreux tests cliniques pour affirmer que le zolpidem a un effet bénéfique pour les patients victimes d’AVC mais c’est un bel espoir tout de même !