Chaque année, la foudre est à l’origine d’importants dégâts. En Australie en particulier, elle entraîne de nombreux incendies de brousse, surtout pendant la période sèche. C’est en partant de ce constat effroyable que des scientifiques de l’UNSW Canberra et de l’Université nationale australienne (ANU) ont décidé de créer une machine capable de limiter les dégâts engendrés par ce phénomène naturel.
Pour faire connaitre leur projet, ils ont publié un rapport dans la revue Nature Communications. À noter que des chercheurs de l’Université Texas A&M au Qatar et de l’Université de Californie à Los Angeles ont également participé au travail.
Un faisceau laser qui attire la foudre
Leur machine consiste en un dispositif qui émet un faisceau laser dont le rôle est de diriger les décharges électriques vers des cibles spécifiques. D’après le Dr Vladlen Shvedov du laboratoire physique de l’Université nationale australienne, le laser est formé de la même manière que la foudre, ce qui lui permet d’attirer cette dernière et de créer un chemin pour modifier sa trajectoire.
Concrètement, le faisceau piège et chauffe les microparticules de graphène présents dans l’air pour créer ensuite une sorte de tunnel électrique capable de drainer les éclairs. Le dispositif n’est pas encore opérationnel, mais les chercheurs imaginent déjà plusieurs scénarios d’utilisation, notamment dans la lutte contre les feux de brousse d’origine naturelle.
« Nous pouvons imaginer un avenir où cette technologie pourrait induire une décharge électrique sur le passage de la foudre, aidant à la guider vers des cibles sûres et à réduire le risque d’incendies catastrophiques », a expliqué le Dr Shvedov.
Le laser, des utilités dans le domaine médical
Ce n’est pas la première fois qu’un tel appareil voit le jour, mais ce qui est remarquable, c’est le fait que ce modèle que le Dr Shvedov et son équipe ont conçu utilise un laser dont l’intensité est mille fois inférieure à celle des inventions précédentes, et ce, tout en offrant une meilleure précision et un niveau de fiabilité plus élevé. Cette conception a aussi pour avantage de réduire les coûts.
Lightning might not strike twice, but new tech developed by researchers, including Prof Andrey Miroshnichenko from #UNSWCBR & Dr Vladlen Shvedov from @ourANU, may allow us to control where it hits the ground, reducing the risk of catastrophic bushfires.https://t.co/SFPtQArRtv pic.twitter.com/d5NO5dcD8r
— UNSW Canberra (@UNSWCanberra) November 11, 2020
Outre sa capacité à modifier la trajectoire de la foudre, l’appareil est également censé faire ses preuves dans le domaine médical. D’après les chercheurs, il pourra être utilisé pour contrôler la décharge électrique émise par certains équipements médicaux, mais aussi dans le traitement du cancer, en aidant à éliminer certains tissus cancéreux.