Des ingénieurs issus de l’Université Rutgers à New Jersey ont récemment publié un article scientifique dans la revue ACS Applied Materials & Interfaces. L’article en question traite un sujet particulièrement intéressant dans la mesure où il évoque la création d’un nouveau matériau susceptible de révolutionner le monde de la robotique, celui des écrans flexibles et les technologies de camouflage militaire, pour ne citer que ces quelques exemples. Concrètement, ces experts ont inventé un hydrogel imprimable en 3D, également connu sous le nom de gel intelligent, qui change de forme sous la lumière.
Inspiré des céphalopodes
Comme l’explique Miragenews.com, ce matériau un peu particulier s’inspire de l’impressionnante capacité des céphalopodes (seiches, poulpes, calmars, etc.) à changer la couleur et la texture de leur peau pour se camoufler et communiquer entre eux. À noter que pour changer de teinte, ces animaux marins utilisent d’innombrables cellules colorées, appelées chromatophores, dans leur peau. Raison pour laquelle les chercheurs considèrent également leur invention comme étant un « muscle artificiel ». En effet, le gel change de forme suivant la variation de la lumière.
Plusieurs concepts d’utilisation sont déjà à l’étude aussi bien dans le monde civil que dans le domaine militaire. Les ingénieurs avancent notamment une capacité à révolutionner les écrans. Selon Howon Lee, professeur assistant au Département de génie mécanique et aérospatial de l’Université Rutgers, bien que des progrès majeurs aient été réalisés ces dernières années dans les technologies des écrans, l’utilisation de matériaux rigides limite les formes que ces derniers peuvent prendre ainsi que les perspectives en termes d’affichage en 3D.
Des nanomatériaux sensibles à la lumière
« Nos recherches soutiennent une nouvelle approche d’ingénierie avec une solution de camouflage qui peut être intégrée à des matériaux souples », a ajouté Howon Lee, faisant référence aux possibilités d’utilisation dans le domaine militaire. Auteur principal de l’étude, il fait aussi allusion à des utilisations au quotidien entre autres dans les lentilles de contact, la robotique douce et les implants.
Pour que la sensibilité à la lumière soit possible, le gel intelligent comporte des nanomatériaux photosensibles. Néanmoins, avant d’envisager une mise à l’échelle pour la consommation de masse, les chercheurs affirment qu’ils ont d’abord besoin d’améliorer la sensibilité et le temps de réponse. L’accent sera également mis sur l’évolutivité et la durabilité.