Sutter est astrophysicien à l’université d’État de New York à Stony Brook et au Flatiron Institute à New York. Il est notamment l’auteur de How to Die in Space : A Journey Through Dangerous Astrophysical Phenomena. Un scientifique de renommée, l’homme a récemment contribué à la rédaction d’un article particulièrement intéressant paru dans Space.com. Rapporté par Live Science, celui-ci évoque la possibilité d’existence d’un amas d’étoiles d’antimatière orbitant autour de la Voie lactée.
Une prédominance de la matière
Selon les théories, l’Univers se compose de matière et d’antimatière. Mais il y a un déséquilibre entre ces deux éléments, le Cosmos étant dominé par la matière. Pourtant, théoriquement, chaque particule a un jumeau anti-particule, avec exactement la même masse, la même composition et la même forme.
La seule différence concerne la charge. Ainsi, l’anti-particule de l’électron, baptisée positron, est exactement comme l’électron sauf qu’elle possède une charge positive. Les planètes, les étoiles et autres corps célestes qui composent les galaxies sont faits de matière normale. Pour l’heure, il n’y a que deux endroits où nous pouvons trouver l’antimatière : à l’intérieur des accélérateurs de particules et dans les rayons cosmiques.
Un déséquilibre encore inexpliqué
Les scientifiques ignorent toujours pourquoi il y a ce déséquilibre entre la matière et l’antimatière, lesquelles avaient pourtant existé en quantité égale à la naissance de l’Univers. On sait seulement que quelque chose s’est produit et a engendré la répartition actuelle.
Il se peut donc que l’Univers primitif ait laissé de gros amas d’anti-étoiles flottant dans divers endroits dans le Cosmos. Ceux-ci évolueraient dans un isolement relatif, car en raison de la différence de charge, s’ils entraient en contact avec la matière, cela entrainerait une gigantesque explosion.
Paul M. Sutter n’écarte pas néanmoins la possibilité d’existence d’anti-galaxies plus petites prenant la forme d’amas globulaires dans l’Univers. Dépourvus de gaz et de poussière, ils seraient en orbite autour de leurs cousins plus grands et plus actifs.
Une centaine d’amas globulaires dans la Voie lactée
Dans la Voie lactée, environ 150 amas stellaires très denses (amas globulaires) ont déjà été repérés. Sutter avance que certains d’entre eux pourraient contenir des anti-étoiles. Des astrophysiciens ont réalisé des études pour déterminer les conséquences de l’éventuelle présence d’antimatière dans ces ensembles d’étoiles.
Étant donné que l’anti-amas serait constitué d’étoiles de faible volume, cela empêcherait toute explosion due à une différence de charge. Il est donc possible que ces anti-étoiles se comportent quelque part dans notre galaxie comme des astres normaux. Le problème est que nous ne pourrons jamais les explorer étant donné que toute tentative de rapprochement détruirait nos sondes.