Depuis quelques années, le réchauffement climatique permet d’effectuer de nouvelles recherches dans les régions les plus froides de notre planète. Ainsi le permafrost sibérien, une couche de glace en profondeur, permet la mise au jour de fossiles de plus en plus nombreux. Cette région du globe nous en apprend un peu plus sur les animaux qui y vivaient, voilà quelques millions d’années.
En 1970, un ADN avait été découvert en Sibérie et conservé depuis lors, à l’Académie des Sciences de Moscou. Les recherches ADN progressant, il viendrait d’être identifié comme celui du plus vieux mammouth jamais connu : 1.65 million d’années nous sépare de ce mammouth ! Impressionnant.
Ces analyses ont été réalisées sur trois fossiles et il se pourrait que ce soit le plus vieil ADN séquencé du monde. C’est grâce à des molaires comparées à celles d’autres espèces que les chercheurs ont pu dater cet ADN. Les dents de mammouths proviennent de trois individus différents. Ces mammouths dont les derniers survivants remontent à 4000 ans sur l’île de Wrangel, toujours en Sibérie.
Jusqu’à cette découverte, le plus vieil ADN existant était celui d’un cheval de 500 000 à 700 000 ans ! Les échantillons des mammouths remonteraient donc à l’époque d’avant les vikings et même d’avant les hommes de Néandertal !
Une étude prometteuse pour l’avenir des recherches paléontologiques
L’étude parue le 17 février dernier dans la revue Nature, et menée par Love Dalen, paléogénéticien de Stockholm, émerveille encore son auteur. Les trois mammouths des steppes auraient donc 1.65 million d’années pour le plus ancien, 1.34 million d’année pour le second. Le plus jeune datant tout de même de 870 000 ans !
Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont analysés des échantillons de molaire de la taille d’une pincée de sel. Et ils sont parvenus à séquencer des millions de briques qui constituent l’ADN. Du plus vieux au plus jeune, ils ont même baptisé les mammouths : Krestovka, Adycha et Chukochya !
D’autres analyses permettent de révéler des variations génétiques pour la vie dans le grand froid. Ainsi les dépôts de graisse suggèrent une pilosité importante et ce, bien avant l’apparition des mammouths laineux. Les recherches se poursuivent et se concentrent aujourd’hui sur les petits mammifères, dont on ne sait pas encore grand-chose !