Les trous noirs figurent certainement parmi les éléments les plus mystérieux de l’Univers. Ils existent en deux natures. Les trous noirs stellaires sont nés à partir de l’effondrement d’une étoile massive sur elle-même, alors que les trous noirs supermassifs, lesquels peuvent avoir un million à plusieurs milliards de masses solaires, se trouvent spécifiquement au centre des galaxies.
Ces monstres gravitationnels sont appelés ainsi car aucune lumière ne peut les traverser. À l’horizon des évènements, l’attraction gravitationnelle est si forte que rien ne peut y résister, à moins de se déplacer plus vite que la lumière. Voyager à une telle vitesse est néanmoins interdit vu que tout ce qui franchit le seuil est condamné à jamais. Mais que se passerait-il si les trous noirs étaient quelque chose de différent ?
Une nouvelle théorie au sujet des trous noirs
Nos confrères de Live Science rapportent effectivement la publication d’un rapport pour le moins surprenant au sujet de ces mystérieux objets célestes. Ayant été dressé par le physicien Igor Nikitin du Fraunhofer Institute for Algorithms and Scientific Computing (SCAI) en Allemagne, celui-ci est paru dans l’archive en ligne de prépublications arXiv le 15 février dernier.
Il s’agit donc d’un travail qui n’a pas encore été validé par la communauté des chercheurs. Quoi qu’il en soit, il propose une théorie plutôt intéressante qui mérite d’être prise en compte dans notre interprétation des trous noirs.
Des phénomènes physiques exotiques
Dans sa publication, Nikitin avance que les trous noirs ne sont peut-être pas « noirs ». Ils pourraient plutôt être des étoiles noires / sombres abritant en leur cœur des phénomènes physiques exotiques. Ces derniers seraient à l’origine d’un étrange rayonnement, ce qui pourrait expliquer toute la mystérieuse matière noire de l’Univers. D’ailleurs, selon ce scientifique du Fraunhofer Institute for Algorithms and Scientific Computing, la singularité, qui est l’une des propriétés définissant un trou noir semble être physiquement impossible. Et pour cause, la matière ne peut pas réellement s’effondrer jusqu’à un point infiniment petit.
Une matière comprimée jusqu’à la plus petite échelle possible ?
Bref, notre compréhension actuelle des trous noirs présente des contours flous qui nécessitent d’éventuelles reconsidérations. Igor Nikitin s’est alors focalisé sur la théorie des singularités comme point de départ de son étude. D’après lui, les trous noirs sont constitués d’un point « incroyablement minuscule de matière incroyablement compressée » : un noyau de Planck. La théorie suggère que la matière à l’intérieur d’un trou noir est comprimée jusqu’à la plus petite échelle possible : la longueur de Planck, qui est de 10-33 centimètre.
Avec une telle hypothèse, l’horizon des évènements n’existerait plus. Autrement dit, il n’y aurait aucun endroit où l’attraction gravitationnelle dépasse la vitesse de la lumière. Pour Nikitin, si les trous noirs sont vraiment des étoiles de Planck et qu’ils entrainent continuellement un flux de matière noire, cela pourrait enfin expliquer les mouvements des étoiles dans les galaxies.