Une nouvelle analyse a apporté de nouvelles informations inquiétantes sur le virus Ebola et plus précisément, sur sa durée de vie dans le corps humain. Pour information, les scientifiques savaient déjà que le virus pouvait se dissimuler dans les parties du corps humain où le système immunitaire est peu actif, comme les globes oculaires et les testicules.
Ainsi, il se pourrait que la personne excrète le virus pendant un certain temps et le transmette à d’autres personnes. Mais les scientifiques ont récemment découvert qu’en plus de se tarir dans le corps humain, le virus Ebola peut également surgir et le frapper de nouveau après plusieurs années.
Le virus Ebola actuel est très similaire à celui qui a frappé l’Afrique de l’Ouest en 2014
La Guinée est actuellement confrontée à une nouvelle épidémie d’Ebola, qui a déjà infecté 18 personnes et coûté la vie à 9 personnes. A noter que la dernière épidémie de ce type en date s’est déroulée en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016. Pourtant, il semblerait qu’il y ait un lien entre cette dernière épidémie et l’épidémie actuelle. Pour en avoir le cœur net, le ministère guinéen de la Santé a envoyé trois échantillons de la variante actuelle au laboratoire de l’Organisation mondiale de la santé à l’Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal.
Les chercheurs y ont séquencé les échantillons pour déterminer les composants du génome et les comparer aux variantes précédentes du virus. Ils ont constaté que cette variante actuelle était très similaire à la « variante Makona » de 2014, qui a tué plus de 11 000 personnes en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. Il n’y avait effectivement qu’une douzaine de différences génétiques entre les deux variantes, ce qui serait « beaucoup moins que ce à quoi on pourrait s’attendre lors d’une transmission humaine soutenue », ont déclaré les chercheurs dans leur analyse publiée le vendredi 12 mars sur le forum de discussion virological.org.
L’origine du virus n’a pas encore été déterminée
En effet, les chercheurs affirment dans leur rapport que le virus ne s’est pas silencieusement transmis entre les personnes en Afrique de l’Ouest au cours des cinq dernières années car, sinon, il aurait connu plus de 100 mutations différentes. Selon les scientifiques, le virus serait plutôt resté dans le corps de la personne infectée lors de la dernière épidémie en 2016, qu’il se serait ensuite propagé par transmission sexuelle et a causé l’épidémie actuelle.
D’après les explications de STAT News, le premier cas connu de l’épidémie actuelle en Guinée est une infirmière qui a été infectée en soignant sa mère malade. Mais l’infirmière décéda en janvier dernier et le virus aurait pu se propager chez les personnes présentes à ses funérailles. En tout cas, Science Magazine estime que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour découvrir exactement l’origine de la propagation du virus.
Les chercheurs soutiennent également dans un autre article de virological.org que la possibilité qu’Ebola ressurgisse après cinq ans depuis le corps d’un survivant « ouvre de nouveaux défis pour les survivants, les familles et leurs communautés, mais aussi pour le système de santé qui doit créer des moyens de travaillera avec les communautés, les survivants connus et inconnus, sans créer davantage de stigmatisation ».