Les trous noirs supermassifs sont considérés comme des objets figés à l’intérieur des galaxies. Mais ce n’est pas toujours le cas et une nouvelle étude publiée dans la revue The Astronomical Journal vient de le confirmer.
Située à environ 228 millions d’années-lumière de la Terre, la galaxie spirale J0437 + 2456 dispose en son centre d’un trou noir au comportement pour le moins inhabituel. L’objet est d’autant plus intrigant dans la mesure où, en plus de sa vitesse phénoménale, il est 3 millions de fois plus massif que notre soleil.
Un trou noir qui se déplace à plus de 4 800 km par seconde
Dans leur rapport, l’astronome Dominic Pesce et ses collègues affirment que le trou noir de cette galaxie lointaine est en mouvement par rapport au matériau environnant. Les observations qu’ils ont effectuées ont révélé une vitesse de 4810 km/s. L’hydrogène neutre de J0437 + 2456 reculerait quant à lui à une vitesse de 4910 kilomètres par seconde. Par ailleurs, en se basant sur le mouvement des étoiles, les chercheurs ont pu calculer la vitesse de la région intérieure de la galaxie : 4860 kilomètres par seconde. Impressionnant non ?!
Une première
Les scientifiques avaient déjà évoqué la possibilité que des trous noirs supermassifs puissent être en train de se balader ailleurs dans l’Univers. Aujourd’hui, cette théorie se confirme donc davantage. Plusieurs observations réalisées dans le passé ont effectivement déjà permis de confirmer l’existence de ces monstres cosmiques hors du commun, mais c’est la première fois que les chercheurs parviennent à en identifier un, et ce, de manière claire. Les astronomes du Harvard & Smithsonian Center for Astrophysics ignorent toutefois encore pourquoi le trou noir de la galaxie J0437 + 2456 bouge.
Plusieurs hypothèses pour expliquer le phénomène
À noter que la galaxie a été repérée à l’aide d’une technique appelée « interférométrie à très longue base (VLBI) ». Il s’agit d’une découverte inattendue, car au début, les astronomes voulaient simplement savoir si la vitesse des trous noirs était similaire à celle des galaxies dans lesquelles ils se trouvent. Dans le cadre de l’étude, Pesce et son équipe ont examiné dix galaxies lointaines, en ciblant celles dont le disque d’accrétion comportait de l’eau. Tous les trous noirs des galaxies observées semblaient calmes sauf un, celui de J0437 + 2456.
Pour expliquer ce phénomène rare, plusieurs hypothèses ont été avancées, notamment, celle de la fusion de deux trous noirs. Il se pourrait aussi que l’objet fasse partie d’un système binaire. Enfin, les chercheurs pensent que le comportement du trou noir pourrait être la conséquence d’une fusion d’une autre galaxie avec J0437 + 2456.