Les voyages interstellaires ont toujours intéressé les scientifiques. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une physicienne a inventé un nouveau concept de fusée à plasma, alors que d’autres misent sur une distorsion de l’espace-temps dans l’objectif d’atteindre une vitesse supraluminique.
Certes, le vol spatial interstellaire habité n’est pas pour demain, mais sachez qu’au cours de la dernière décennie, deux sondes fabriquées par l’homme ont déjà franchi la frontière du système solaire connue sous le nom d’héliopause : Voyager 1 (en 2012) et Voyager 2 (en 2018). D’autres engins spatiaux suivront certainement à l’avenir.
L’importance d’avoir un système de navigation fiable
Le principal problème des voyages au-delà du système solaire est que les vaisseaux voient un paysage différent de ce qu’on peut observer depuis la Terre. Autrement dit, la position et les mouvements des étoiles changent. Étant donné l’immensité de l’espace, cela peut entrainer des problèmes majeurs.
Il suffit d’une petite erreur de navigation pour se retrouver dans le mauvais système stellaire ! En ce qui concerne les sondes Voyager 1 et Voyager 2, elles sont contrôlées depuis la Terre et New Horizons est en train de les rejoindre.
Un nouveau système de navigation pour les voyages interstellaires
À noter que New Horizons se trouve actuellement à environ 14 heures-lumière de notre planète. Cela signifie qu’il faut 28 heures pour envoyer un signal et obtenir un retour. Ce délai augmentera au fur et à mesure que la sonde s’éloignera de son monde d’origine, d’où la nécessité de mettre en place un système permettant aux futurs vaisseaux spatiaux interstellaires de naviguer par leurs propres moyens.
C’est d’ailleurs dans cette optique que Coryn AL Bailer-Jones, un astronome travaillant à l’Institut Max Planck en Allemagne, a imaginé un système de navigation pour les voyages dans l’espace interstellaire.
Une triangulation adaptative
« L’exploration de l’espace interstellaire nécessitera des systèmes de navigation autonomes qui ne dépendront pas du repérage depuis la Terre », explique Bailer-Jones en introduction à son étude. Pour ce faire, l’astronome mise sur les effets de parallaxe et d’aberration tout en s’appuyant sur l’effet Doppler. D’après lui, en mesurant la distance angulaire entre les étoiles et en la comparant aux cartes stellaires que nous possédons déjà, les engins spatiaux qui sortent de l’héliosphère devraient pouvoir se repérer.
Cette méthode proposée par l’astronome de l’Institut Max Planck consiste donc en une sorte de triangulation adaptative au fil du périple, en se basant sur la parallaxe et l’aberration des astres présents dans la région où l’engin évolue. Rappelons que la NASA étudie de son côté la possibilité d’utiliser les pulsars comme point de repère lors d’un voyage interstellaire.