Avez-vous déjà entendu parler du site archéologique d’Atapuerca, également connu sous le nom de « Sierra d’Atapuerca », ou encore de la Sima de los Huesos ou le « gouffre aux ossements » ? En fait, le sierra d’Atapuerca est un ensemble de gisements situé dans la commune d’Atapuerca, dans le nord de l’Espagne.
Quant à la Sima de los Huesos, c’est un aven (un abîme) qui renferme un gisement paléolithique âgé de 430 000 ans contenant un large éventail d’artefacts anthropiques et de fossiles appartenant aux premiers humains, allant des chasseurs-cueilleurs aux humains de l’âge de bronze et à l’homme moderne.
Alors que les scientifiques se sont attelés à étudier ces restes humains pendant les décennies qui ont suivi la découverte de ce site en 1976, deux chercheurs viennent de faire une découverte intéressante sur les os qui y ont été entreposés.
Des ossements vieux de 6 000 ans !
Les chercheurs Antonis Bartsiokas et Juan-Luis Arsuaga, qui travaillent au Département d’histoire et d’ethnologie de l’Université Démocrite de Thrace, se sont effectivement intéressés aux ossements de la Sima de los Huesos. A noter que certains de ces os sont vieux de 600 000 ans et de 400 000 ans. De prime abord, les scientifiques pensent que les corps ont été intentionnellement enterrés dans cette grotte.
Mais ce n’est pas tout. En effet, alors que les chercheurs ont mené une fouille à Atapuerca, ils ont remarqué que les os présentaient une caractéristique particulière. En effet, ils présentaient des signes de variations saisonnières, rapporte theguardian. Autrement dit, ces signes laissent à penser que les premiers humains ont subi une perturbation annuelle de leur croissance osseuse, ce qui est similaire aux espèces en hibernation.
Bien que cela puisse nous paraître peu probable, les scientifiques avancent que cette hibernation aurait pu être causée par le manque de nourriture. Ils écrivent qu’une « aridification n’aurait pas pu fournir suffisamment de nourriture riche en graisses aux habitants de Sima pour supporter un hiver rigoureux, ce qui les a obligés à recourir à l’hibernation des cavernes ».
Les premiers humains ont-ils modifié leurs mécanismes physiologiques pour survivre ?
Néanmoins, si cette hypothèse est possible aux yeux des auteurs de cette étude parue dans la revue L’Anthropologie, ils ajoutent que les grands mammifères ne se livrent pas à l’hibernation que nous connaissons, mais plutôt à un sommeil profond que l’on appelle « torpeur ». Cependant, les scientifiques déclarent également que les cerveaux à taille humaine ont des exigences importantes qui auraient pu ne pas permettre les longues périodes de sommeil.
En tout cas, les scientifiques déclarent que cette découverte « fournit une approche innovante des mécanismes physiologiques du métabolisme chez les premiers humais qui pourrait aider à déterminer le cycle de vie et la physiologie des espèces humaines éteintes ». Mais les scientifiques supposent également que cet ancien mécanisme d’hibernation pourrait s’avérer utile pour les voyages spatiaux. Un projet sur lequel travaille justement la Nasa depuis 2014…