Depuis plus d’un an, nous sommes confrontés à un problème de taille. Selon les données officielles de l’OMS, la Covid-19 a déjà fait 2,85 millions de victimes à travers le monde. Plus de 130 millions de personnes ont été contaminées. Et en dépit de l’espoir suscité par les vaccins, le nombre de décès augmente dans certains pays à cause de l’apparition de nouveaux variants du virus.
Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas près de nous avouer vaincus. Mais alors que nous consacrons la plupart des ressources à notre disposition pour lutter contre la maladie, nous avons tendance à ignorer quelque chose qui fait encore beaucoup plus de morts. Il s’agit de la pollution de l’air.
Plus de 8 millions de morts par an
La question a été abordée par la chroniqueuse Rebecca Solnit dans un article paru récemment dans les colonnes du Guardian. D’après elle, la dégradation de l’environnement, en l’occurrence la pollution de l’air, représente pour l’humanité une menace encore plus grande que la Covid-19. Une réalité qui passe malheureusement souvent inaperçue.
La journaliste évoque selon Futurism une étude récente selon laquelle la pollution de l’air tue chaque année 8,7 millions de personnes dans le monde, dont 67 % se trouvent en Chine et en Inde. Il faut également savoir que rien que dans l’hexagone, Santé publique France dénombre 48 000 décès attribuables à la pollution de l’air en juin 2016, une étude plus récente en recense 97 242, soit 17% des morts annuelles françaises, soit 1 décès sur 5 explique le site Liberation.
L’opinion publique moins sensible
La baisse de la qualité de l’air que nous respirons entraine donc tous les ans trois fois plus de morts que la pandémie de Covid-19. Solnit estime que par rapport aux décès engendrés par le virus, ceux liés à ce genre de problème environnemental sont moins médiatisés. L’opinion publique y semble en conséquence moins sensible. « Et si nous traitions ces 8,7 millions de décès annuels dus à la pollution atmosphérique comme une urgence et une crise ? », s’est-elle demandé.
Aussi mortelle que la pandémie
La journaliste suggère que nous pourrions utiliser un budget comparable à celui mis à disposition dans la lutte contre le coronavirus pour lutter contre le changement climatique. « En réponse à la pandémie, nous, aux États-Unis, avons dépensé des milliards de dollars et changé notre façon de vivre et de travailler », a-t-elle souligné.
« Nous avons besoin de la volonté de faire de même pour la crise climatique. » Il est vrai que c’est un argument qui est loin de convaincre les autorités de changer d’avis face à la dangerosité de la Covid-19, mais cela démontre que la pollution de l’air est aussi dangereuse que la pandémie.