Cette théorie de l’existence d’une neuvième planète a été en partie étoffée par une étude menée par des astronomes en 2016 sur une collection d’objets très éloignés du système solaire. Ces objets sont appelés TNO ou objets trans-neptuniens. Il s’agit de minuscules corps glacés qui résultent de la formation du système solaire et se situent sur une orbite sombre et solitaire au-delà de celle de Neptune.
Toutefois, les astronomes ont découvert que certains de ces TNO semblent étrangement regroupés les uns sur les autres. Or, la probabilité d’un tel alignement est inférieure à 1% et certains astronomes en ont ainsi conclu qu’il pouvait exister une planète massive à cet endroit. Un objet plus grand que Neptune et qui orbite peut-être 10 fois loin du soleil que Neptune. Et c’est là qu’ils l’ont baptisé : Planet Nine ou planète 9 ou neuvième planète.
Cette neuvième planète fait peut-être partie des trous noirs primordiaux
Toutefois, rien ne prouve que cet alignement bizarre des TNO prouve bel et bien l’existence d’une neuvième planète. Certains chercheurs ont même avancé en février dernier selon Live Science que l’emplacement atypique des TNO signalé par les astronomes pourrait résulter d’observations « biaisées », autrement dit, de la manière dont nous avons pointé nos télescopes sur ces objets.
En tout cas, force est de constater qu’en cinq ans de recherche, aucun scientifique n’a encore apporté la preuve inéluctable de l’existence de Planet Nine. Nos télescopes les plus sophistiqués et les plus sensibles n’ont effectivement rien révélé.
C’est exactement ce que les astronomes de Yale Malena Rice et Gregory Laughlin tentent avec une technique qui capte la lumière diffusée à partir de milliers d’images de télescopes spatiaux. « Vous ne pouvez vraiment pas les voir sans utiliser ce genre de méthode. Si Planet Nine est là-bas, ce sera incroyablement sombre » expliquent les scientifiques dans une nouvelle étude publiée sur Planetary Science Journal.
Une autre hypothèse avancée par les scientifiques est que cette neuvième planète peut ne pas être une planète mais un petit trou noir. A noter toutefois qu’un « petit trou noir » équivaudrait quand même à la taille d’une planète. Pour information, tous les trous noirs que nous avons recensés jusqu’à présent sont nés de la mort d’étoiles massives qui ne faisaient pas moins de 10 masses solaires. Ces étoiles n’auraient ensuite pas pu former de trous noirs inférieurs à 5 masses solaires, selon les scientifiques.
Stephen Hawking a prévenu que certains trous noirs émettent un faible rayonnement
Néanmoins, certains chercheurs n’écartent pas l’hypothèse que des trous noirs plus petits auraient pu se former dans les conditions extrêmes de l’univers primitif. D’ailleurs, ils avancent même que ces « trous noirs primordiaux » pourraient inonder le cosmos. Toutefois, jusqu’ici, les observations cosmologiques ont exclu les modèles de formation des trous noirs primordiaux.
D’ailleurs, le célèbre physicien Stephen Hawking avait avancé dans les années 1970 que les trous noirs pouvaient ne pas être « 100% noirs ». Il avait expliqué que les trous noirs pouvaient émettre un très faible rayonnement en raison d’une interaction complexe entre la gravité et les forces quantiques à l’horizon des événements, c’est-à-dire, à la limite des trous noirs. Malheureusement, ce faible rayonnement serait quasi-indétectable.
Néanmoins, les scientifiques ne perdent pas espoir de trouver un jour de quoi il en retourne. D’ailleurs, d’autres observations seront menées et si les scientifiques découvrent que Planet Nine est un trou noir, une mission ciblée sera mise en route pour atteindre son horizon d’événements et nous donner un champ d’observation direct qui nous permettra de lever l’un des plus grands mystères de notre système solaire. « Et si elle existe réellement, la planète neuf ressemblerait à super-Terre. Elle aurait 5 à 10 fois la masse de la Terre et serait située 14 à 27 fois plus loin du Soleil que Neptune« , explique Grégory Laughlin, professeur de l’astronomie à la Faculté des arts et des sciences.