Apparemment, pour Markus Buehler, ingénieur en génie des matériaux du MIT, une araignée qui tisse une toile complexe est un peu comme un humain qui compose de la musique. En effet, chaque brin produit un son unique, permettant à l’animal de distinguer une proie, un partenaire potentiel ou encore l’agitation d’une brise.
Avec l’aide de ses collègues, Buehler a ainsi imaginé un moyen qui nous donnerait la possibilité d’explorer virtuellement une toile d’araignée et d’admirer sa structure à la fois visuellement et auditivement. Pour ce faire, l’équipe a fait appel à la réalité virtuelle.
Un travail basé sur un autre réalisé il y a quelques années
Pour concevoir cet outil un peu particulier, Buehler et ses collaborateurs se sont basés sur un travail de l’artiste Tomás Saraceno. Ce dernier a effectivement développé en 2018, en collaboration avec des ingénieurs du MIT, un instrument baptisé Spider’s Canvas. Pour rappel, il s’agit d’un instrument interactif inspiré de la toile d’une araignée Cyrtophora citricola. Afin de nous permettre d’interagir avec la toile, les chercheurs ont maintenant intégré un composant de réalité virtuelle.
Des toiles tridimensionnelles
Selon les explications de l’équipe, ce travail permettra non seulement de mieux comprendre l’architecture tridimensionnelle d’une toile d’araignée, mais aussi d’apprendre le langage des araignées, lequel repose sur des vibrations.
« Elles (les araignées) ne voient pas très bien, donc elles sentent leur monde à travers des vibrations, qui ont des fréquences différentes », a indiqué Buehler. En effet, une toile d’araignée n’est pas seulement ronde et plate. La plupart sont construites en trois dimensions.
Des signaux synthétiques pour « parler la langue des araignées »
Comme le rapporte Science Alert, pour traduire la structure de la toile en musique, les scientifiques ont placé une araignée tropicale de toile de tente « Cyrtophora citricola » dans une structure rectangulaire. Ils se sont ensuite servis d’un laser pour obtenir des coupes 2D de la toile formée par la bête.
Grâce à un algorithme complexe, ils ont réussi à constituer une architecture 3D desdites coupes et ont attribué à chaque brin une fréquence sonore qui lui est propre. Au final, les notes générées ont été jouées suivant la structure de la toile. Buehler ne compte pas en rester là. Il envisage par exemple de développer à partir de ce nouveau travail des signaux synthétiques pour communiquer via la langue des araignées.