Parmi le règne animal, c’est sans aucun doute l’accouchement humain qui est le plus difficile. Par exemple, contrairement aux primates qui peuvent donner naissance sans assistance, les mères humaines ont besoin de l’aide d’autres personnes. D’ailleurs, même ainsi, les mères et leurs bébés sont confrontés à un risque de décès lors de l’accouchement.
Un risque qui est particulièrement élevé dans les pays ne disposant pas d’infrastructures et de personnel médical suffisants, notamment en Afrique subsaharienne. Le « dilemme obstétrical » est l’une des raisons qui font de l’accouchement humain un événement potentiellement dangereux.
Une question qui a toujours intrigué les scientifiques
Il s’agit d’un dilemme relatif au fait que la femme possède un bassin trop étroit pour mettre au monde. Pour venir parmi nous, le bébé doit passer par le canal génital en effectuant une série de rebondissements. Ce processus est appelé « naissance par rotation » dans le jargon scientifique.
L’existence du dilemme obstétrical nous amène à nous poser une question majeure. En effet, nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi l’évolution n’a pas facilité l’accouchement humain.
Un équilibre anatomique pour protéger les organes
Pour tenter de répondre à cette question, un groupe de recherche composé de scientifiques issues de l’université du Texas et de l’université de Vienne a récemment publié une étude dans la revue Proceedings de la National Academy of Sciences. Leurs travaux suggèrent que si la réalité est ainsi, c’est parce que la nature a cherché un équilibre afin de protéger les organes du corps.
Il s’agit donc d’une sorte de compromis visant à nous permettre de procréer dans les meilleures conditions. Ce compromis concerne principalement le plancher pelvien, qui est un ensemble de muscles s’étendant de l’os pubien au coccyx.
Un compromis évolutif
Ces muscles aident en fait à maintenir la colonne vertébrale dans sa bonne position. De plus, ils soutiennent l’utérus et ont une influence directe sur le fonctionnement de la vessie et de l’intestin. Comme l’explique notre source, le plancher pelvien se dilate lors de l’accouchement pour permettre au bébé de traverser le canal de naissance plus facilement.
Les résultats de l’étude ont montré que l’hypothèse selon laquelle un plancher pelvien plus grand pourrait entraîner des troubles et provoquer la chute des organes de leur position normale était juste. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont réalisé des simulations informatiques.
« Nous avons constaté qu’un plancher pelvien plus épais nécessiterait des pressions intra-abdominales un peu plus élevées que celles que les humains sont capables de générer pour étirer les muscles pendant l’accouchement », a déclaré Nicole Grunstra, chercheuse affiliée à l’université de Vienne. D’après elle, le fait de ne pas pouvoir pousser le bébé à cause d’un plancher pelvien plus grand pourrait entraîner des complications pendant l’accouchement. L’épaisseur de celui-ci constituerait donc un compromis évolutif, tout comme la taille du canal génital.