Ce parasite cérébral s’appelle le Toxoplasma gondii. Pourtant, peu de personnes dans le monde présente des symptômes qui accuseraient sa présence. Des chercheurs de l’University of Virginia School of Medecine ont récemment mené une étude (publiée sur le site Nature) pour en connaître la cause. D’après les scientifiques, ce parasite serait tenu en échec par des cellules dénommées « microglies ».
Les microglies du cerveau alertent les autres cellules du corps en cas d’intrusion
Ils auraient effectivement pour rôle de protéger notre cerveau contre les intrus en produisant une molécule immunitaire unique appelée « IL-1a ». Selon les chercheurs, cette molécule fait appel à des cellules immunitaires dans le sang pour neutraliser les parasites dans notre cerveau. Ainsi, c’est ce processus qui expliquerait pourquoi la majorité des personnes ne présentent aucun symptôme. Cela expliquerait aussi pourquoi une toxoplasmose symptomatique est assez rare.
La toxoplasmose n’est que rarement grave
Samantha J. Batista, doctorante à l’Université de Virginie et auteure principale de l’étude a utilisée une approche innovante pour découvrir la nature des microglies. Elle voulait aussi comprendre leur rôle face aux infections du cerveau. Apparemment, les infections causaient la mort des microglies de manière inflammatoire, rapporte Fredzone.
Néanmoins, il semblerait que les microglies « recrutent » les cellules immunitaires dans le sang en explosant elles-mêmes. Ces cellules immunitaires appelées macrophages se chargent ensuite de contrôler l’infection au Toxoplasma gondii. Selon les scientifiques, ce parasite ne pourrait causer une véritable maladie que chez les personnes immunodéprimées.
En tout cas, il faut comprendre que les microglies sont les seules cellules immunitaires présentes dans notre cerveau. Ainsi, cette étude des scientifiques pourrait influencer toutes les infections liées au cerveau et qui implique un composant immunologique, notamment les blessures cérébrales, les AVC et les maladies neuro-dégénératives.
Les scientifiques vont s’intéresser de plus près aux microglies
Néanmoins, étudier les microglies n’est pas une sinécure étant donné qu’elles sont étroitement liées aux autres cellules immunitaires du corps et que les outils utilisés dans les laboratoires n’arrivent pas à distinguer les différents types de cellules dans le corps.
Quoiqu’il en soit, cette étude a changé la façon de voir des scientifiques sur la relation entre le cerveau et le système immunitaire. En effet, les scientifiques croyaient jusqu’à maintenant que le cerveau n’était pas connecté au système immunitaire mais cette nouvelle étude prouve indubitablement le contraire.
Samantha Batista estime que comprendre son processus est très utile pour combattre des maladies impliquant une neuro-inflammation. Pour la suite, les chercheurs comptent quand même étudier les microglies et comprendre comment ces molécules détectent les parasites cérébraux. En effet, il serait intéressant de savoir si les molécules identifient ces parasites directement ou s’ils les reconnaissent au regard des dégâts causés au tissu cérébral.