La pandémie de Covid-19 a bouleversé notre quotidien. Le confinement à répétition ainsi que les mesures de distanciation sociale ont été nécessaires — et continuent d’ailleurs de l’être — pour casser les chaînes de transmission du virus. En conséquence, la plupart des écoles et universités ont préféré se tourner vers l’enseignement à distance.
Grâce à Internet, des millions d’élèves peuvent suivre des cours en ligne, impliquant l’utilisation de supports numériques au détriment du papier. Une réalité qui a poussé Naomi S.Baron, professeure émérite de linguistique à l’American University à Washington DC, à se poser quelques questions cruciales.
« Pour endiguer la hausse des cas de Covid-19, les lycées français vont être autorisés à effectuer une partie de leur enseignement à distance », a fait savoir France 24 dans un article paru en novembre 2020.
Un constat confirmé par de nombreuses études
Parmi ces questions auxquelles S.Baron a voulu avoir des réponses, on peut citer l’impact de la lecture sur papier et sur écran sur la compréhension. La chercheuse s’est aussi demandé si l’écoute et le visionnage de contenus étaient aussi efficaces que la lecture de textes écrits quand il s’agit de mémoriser des informations. En effet, comme elle le mentionne dans cette publication, de nombreuses études suggèrent que l’apprentissage est généralement plus réussi lorsqu’il est sur papier qu’à l’écran.
Des avantages évidents
Dans son livre « How we read now » (Comment lisons-nous actuellement ?) publié en mars dernier, l’experte en linguistique évoque les causes possibles d’une telle observation. « Les raisons sont liées à divers facteurs, notamment une concentration réduite, un état d’esprit axé sur le divertissement et une tendance à effectuer plusieurs tâches à la fois, tout en consommant du contenu numérique », souligne-t-elle.
Il s’avère que les avantages de la lecture sur support physique sont évidents lorsqu’il s’agit d’identifier l’idée principale d’un texte. Cela améliorerait également la probabilité de se rappeler des détails. « Avec le papier, il y a une imposition littérale des mains, ainsi qu’une sorte de repère visuelle. Les gens associent souvent le souvenir de ce qu’ils ont lu à l’endroit où se trouvait le livre ou à un emplacement quelconque sur la page », a-t-elle ajouté, cité par nos confrères de l’Arkansas Democrat-Gazette.
La vidéo associée au divertissement
En 2019, S.Baron et Anne Mangen, professeure à l’université de Stavanger en Norvège, ont réalisé un sondage auprès de plusieurs facultés américaines et norvégiennes. Elles ont constaté que 32 % des professeurs américains préféraient désormais remplacer les textes par du matériel vidéo, alors que 15 % ont déclaré le faire avec des documents audio.
Des pratiques qui, selon le duo, devraient être remises en question étant donné que le recours à de tels outils est susceptible de limiter les capacités d’analyse et de mémorisation. En effet, la plupart des gens associeraient la vidéo et l’audio au divertissement plutôt qu’à l’apprentissage.