C’est une invention qui pourrait faciliter le diagnostic de certaines formes de cancer, notamment le cancer du pancréas et celui des ovaires. Comme nous l’apprend le site Newatlas.com, une équipe de chercheurs de l’université de Pennsylvanie, aux États-Unis, a mis au point un nez artificiel capable de détecter les signes d’un cancer à partir d’échantillons de plasma sanguin. Développé par la Perelman School of Medicine, l’outil non invasif utilise l’IA et l’apprentissage automatique pour renifler des échantillons de sang et distinguer les odeurs émises par les cellules cancéreuses.
Les composants organiques volatils en tant qu’indice
Pour que cela soit possible, le dispositif analyse les odeurs dégagées par les composés organiques volatils (COV). Pour rappel, ces derniers sont des composés chimiques pouvant facilement se trouver sous forme gazeuse dans l’environnement. Leurs compositions varient selon les sources. Ce n’est pas la première fois qu’une telle approche est mise en œuvre pour détecter le cancer. Par exemple, dans des expériences précédentes, un autre groupe de recherche est parvenu à diagnostiquer un cancer du poumon chez un patient en utilisant des chiens pour renifler son haleine.
Détecter des cancers difficiles à diagnostiquer avec des échantillons de plasma sanguin
Par ailleurs, des appareils électroniques capables de détecter les cancers de l’estomac, de l’œsophage et du cou ont précédemment donné des résultats prometteurs. À l’aide d’échantillons d’urine, un nez artificiel avait même réussi à repérer des signes de cancer de la prostate. Pour cette nouvelle recherche, les scientifiques ont utilisé un e-nez pour analyser le mélange de composés organiques volatils émis par les cellules sanguines.
La recherche avait pour but de trouver des signes de cancers qui sont normalement difficiles à détecter, comme les cancers du pancréas et des ovaires. L’appareil intégrait des algorithmes qui avaient été préalablement entraînés pour reconnaitre les COV associés à différents cancers. Il était aussi conçu pour être mesure d’évaluer le stade auquel se trouve la maladie ainsi que le fait qu’elle soit bénigne ou non.
Une précision pouvant atteindre 95 %
Pour l’étude, les chercheurs ont fait appel à 93 personnes. 20 d’entre elles souffraient d’un cancer de l’ovaire, 20 autres avaient des tumeurs ovariennes bénignes, tandis que 13 avaient un cancer du pancréas et 10 étaient atteints d’une maladie pancréatique bénigne. Les 30 derniers ont constitué un groupe témoin.
L’outil a réussi à distinguer le cancer de l’ovaire avec une précision de 95 % et le cancer du pancréas avec une précision de 90 %. De plus, il a correctement identifié huit patients atteints de cancers à un stade précoce. « C’est une étude précoce mais les résultats sont très prometteurs », a déclaré Charlie Johnson, co-auteur de l’étude, dans un communiqué.
« Les données montrent que nous pouvons identifier ces tumeurs aux stades avancés et précoces, ce qui est passionnant. S’il est développé de manière appropriée pour le contexte clinique, ce test pourrait être effectué lors d’une prise de sang standard dans le cadre d’un examen médical annuel », a ajouté Johnson, rapporte Forbes.