La grotte de Wonderwerk, qui signifie « miracle » en afrikaans, est un site archéologique qui fascine les archéologues. Elle renferme effectivement des preuves d’activité de nos lointains ancêtres. Situé sur le versant est des collines de Kuruman dans la province du Cap-du-Nord en Afrique du Sud, l’emplacement fait l’objet de fouilles archéologiques depuis les années 40. Et comme nous l’apprend Big Think, une équipe de chercheurs vient d’y trouver des preuves de fabrication d’outils Oldowan et d’utilisation du feu.
Datant de plus d’un million d’années
La nouvelle étude a été publiée dans la revue Quaternary Science Reviews. Elle est à créditer à une équipe de géologues et d’archéologues de l’Université hébraïque de Jérusalem et de l’Université de Toronto (Canada). Pour parvenir à cette découverte, les chercheurs ont analysé des couches sédimentaires contenant des ossements d’animaux, des traces de feu et des outils en pierre Oldowan. Une approche qui s’est avérée fructueuse puisqu’ils ont déniché des preuves attestant que nos ancêtres fabriquaient du feu et des outils en pierre dans la grotte de Wonderwerk il y a 1,8 million d’années.
« Nous pouvons désormais affirmer avec certitude que nos ancêtres humains fabriquaient de simples outils en pierre de type Oldowan à l’intérieur de la grotte de Wonderwerk il y a 1,8 million d’années » a déclaré l’auteur principal de l’étude, le professeur Ron Shaar de l’Université hébraïque, note Science Alert.
Un site archéologique hors du commun
Ce n’est pas la première fois que les archéologues tombent sur des outils créés par l’Homme préhistorique. Cette nouvelle trouvaille est cependant considérée comme le premier signe d’une vie humaine préhistorique continue à l’intérieur d’une grotte.
D’après Ron Shaar, Wonderwerk est différente des autres sites où des artefacts d’outils en pierre ont également été découverts. Il s’agit effectivement d’un emplacement fermé et non en plein air. Cela est important car la présence de restes de feu à l’intérieur de la grotte établit fermement l’utilisation du feu comme outil chez les humains, éliminant ainsi tout lien avec les incendies de forêt d’origine naturelle.
Une découverte importante pour la paléoanthropologie
L’échantillon de sédiments examiné dans le cadre de la nouvelle étude mesurait environ 2,5 mètres d’épaisseur. Pour le dater, les archéologues ont mis en œuvre deux approches. La première consistait à mesurer le signal magnétique des particules d’argile qui se sont déposées sur le sol de la grotte. En se référant à la variation et l’inversion du champ magnétique terrestre, ils ont pu déterminer l’âge de ces particules.
Quant à la deuxième méthode, laquelle a été adoptée afin de consolider les résultats de la première, elle s’est portée sur l’analyse des isotopes dans les particules de quartz du sable à l’intérieur de la grotte. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les conclusions de cette nouvelle recherche sont d’une très grande importance pour la paléoanthropologie, dont le but est de comprendre l’évolution humaine.
« Les particules de quartz dans le sable ont une horloge géologique intégrée qui commence à tourner lorsqu’elles pénètrent dans une grotte », a expliqué, selon Sci-news.com, le géologue Ari Matmon de l’Université hébraïque de Jérusalem.