Dans une étude parue dans Nature Medicine, les chercheurs ont comparé les méthodes de diagnostic actuelles aux résultats de ce nouveau prototype de diagnostic. L’examen a porté sur 340 patients en Suède et 543 patients en Amérique du Nord avec de légers problèmes de mémoire.
De meilleurs taux de diagnostic que les méthodes traditionnelles
D’un côté, les experts en démence avaient établi un diagnostic correct dans 72% des cas en se basant sur les antécédents médicaux des patients ainsi que de leurs scintigraphies cérébrales pour établir leur diagnostic.
Mais de l’autre côté, le nouvel algorithme n’a utilisé que les résultats des tests sanguins et a réussi à prédire 83% de diagnostics corrects sur l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs affirment ainsi que ce nouvel algorithme peut prédire avec une certitude de 90% quels patients atteints de troubles cognitifs légers allaient développer la maladie d’Alzheimer au cours des quatre prochaines années.
Un protocole beaucoup moins intrusif et moins coûteux
Pour faire atteindre ce niveau de précision à leur algorithme, les chercheurs ont utilisé des échantillons de plasma sanguin pour rechercher un gène lié au risque de développement de l’Alzheimer ainsi que les preuves d’enchevêtrement de protéines tau chez les personnes souffrant déjà de troubles de mémoire, nous rapporte Science Alert.
De récentes études ont effectivement indiqué que les protéines tau apparaissent dans le cerveau aux premiers stades de la maladie et, en 2020, des chercheurs ont découvert qu’un produit de protéines tau dans le sang, le plasma P-tau217, était un bon prédicteur du déclin cognitif chez les personnes atteintes de troubles cognitifs légers.
Par le passé, des chercheurs ont indiqué que la présence de P-tau217 dans le liquide céphalo-rachidien prédisait aussi le déclin cognitif spécifique à la maladie d’Alzheimer. Toutefois, les tests du liquide céphalo-rachidien sont beaucoup plus invasifs et coûteux qu’un test sanguin.
Les chercheurs souhaitent ralentir l’évolution de la maladie
Le neuroscientifique, Oskar Hansson, de l’Université de Lund en Suède, a déclaré que l’algorithme permettra d’identifier les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce. Autrement dit, « lorsque les nouveaux médicaments ont de meilleures chances de ralentir l’évolution de la maladie » ajoute-t-il. Les chercheurs espèrent également qu’après avoir effectué des améliorations et des ajustements supplémentaires à leur algorithme, celui-ci apportera un jour une contribution majeure dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer.
En effet, l’auteur principal de l’étude, Sebastian Palmqvist, de l’Université de Lund a déclaré que pour le moment, l’algorithme n’a actuellement été testé que sur des patients ayant été examinés dans des cliniques de la mémoire. « Notre espoir est qu’il soit également validé pour une utilisation dans des soins de santé primaires ainsi que dans les pays en développement aux ressources limitées » déclare-t-il.