Les neurones constituent l’unité fonctionnelle de la base du système nerveux. Ces cellules nerveuses comportent des prolongements connus sous le nom de dendrites. Les épines dendritiques sont une excroissance de la membrane des dendrites. À noter que les connexions cérébrales s’effectuent au niveau des épines dendritiques.
L’emplacement sert aux échanges d’informations. La force et le nombre des connexions neuronales sont évidemment importants, car ils assurent une fonction cérébrale normale. Des facteurs persistants peuvent affecter ces liens en réduisant leur nombre. Chez les personnes qui souffrent de dépression, les liens neuronaux sont en faible quantité.
De nombreuses études sont en cours
Longtemps diabolisés et considérés comme nocifs, les psychédéliques ont trouvé grâce auprès de la communauté biomédicale ces dernières années. De nombreuses études sont en cours pour mettre en évidence les bienfaits de ces substances. L’une d’elles, publiée dans la revue scientifique américaine Neuron, met en lumière la capacité de la psilocybine à aider à réparer les dommages causés aux connexions cérébrales.
Un champignon pour soigner des souris victimes de stress chronique
Conscients des vertus thérapeutiques des drogues psychédéliques, des chercheurs de l’Université Yale se sont intéressés à la psilocybine. Cet alcaloïde se trouve dans certains champignons hallucinogènes. Même l’Administration américaine des produits alimentaires et des médicaments s’intéresse à la molécule azotée. La FDA pense effectivement que la psilocybine peut être à la base d’un traitement révolutionnaire contre les troubles dépressifs.
Les chercheurs de Yale voulaient savoir comment la molécule affecte le cerveau d’une créature vivante. Ils ont ainsi donné de la psilocybine ou de la solution saline à des souris soumises au stress. Le stress par chocs électriques a altéré le cerveau des rongeurs de manière significative. L’équipe de recherche a alors pu voir comment la substance remodelait leur cerveau.
Un traitement qui n’est pas pour demain
Les souris ont ensuite été examinées après un mois de traitement. Les scans cérébraux ont montré une croissance plus importante des épines dendritiques chez les spécimens traités à la psilocybine. Les excroissances de la membrane des dendrites étaient d’environ 10 % plus nombreuses et plus grosses que celles des souris n’ayant pas reçu la molécule. Les souris traitées ont également montré une amélioration de leurs comportements inadaptés, engendrés par le stress des chocs électriques.
« Il est difficile de spéculer sur les humains en se basant sur les résultats de la souris. Je peux noter cependant que les souris sont des mammifères et que leur cortex présente des similitudes avec le nôtre, bien qu’il existe également de différences majeures », a précisé le docteur Alex Kwan, co-auteur de l’étude, dans un mail adressé à Big Think. Des études plus approfondies sont donc nécessaires pour comprendre les effets de la psilocybine sur le cerveau humain.