Le cerveau possède une activité électrique considérable. Celle-ci assure la connexion entre les cellules cérébrales pour un fonctionnement optimal du système nerveux. Les scientifiques peuvent observer et enregistrer ces signaux grâce à l’électroencéphalographie.
L’invention de cette technique d’observation a ainsi permis aux chercheurs de comprendre le fonctionnement du cerveau à un degré sans précédent. L’EEG consiste à placer des capteurs sur la tête pour enregistrer les signaux électriques dans le cerveau. Les capteurs mesurent la fluctuation de la tension entre les neurones. Il s’agit aussi d’une méthode utilisée pour le diagnostic médical et la recherche sur la cognition.
Un procédé non invasif
L’importance scientifique de l’EEG dépasse toutefois le cadre de la médecine. Elle n’est pas invasive, ce qui en fait un outil pratique et polyvalent. « La technique est relativement peu coûteuse et peut être utilisée avec des patients de tous âges, des nourrissons aux personnes âgées. Ces caractéristiques le rendent également incroyablement pratique », a expliqué le professeur Duncan Astle, neurologue à l’université de Cambridge.
Le médecin et chercheur britannique Richard Caton fut le premier à mesurer les signaux électriques dans le cerveau en 1875, mais sur des animaux. Près d’un demi-siècle plus tard, le psychiatre allemand Hans Berger a appliqué la procédure aux humains.
De la télépathie à un cadre plus rationnel
La motivation de Berger n’avait rien de véritablement scientifique. Pendant son service militaire, l’homme est accidentellement tombé de son cheval pour se retrouver sur la trajectoire d’un canon tiré par des chevaux. Il s’en est sorti sans blessure grave. Au même moment à un lieu éloigné, sa sœur ne sachant rien de l’accident est prise d’une inquiétude folle. Elle demande alors instamment à leur père d’envoyer un télégramme pour s’enquérir de l’état de son frère. Berger est convaincu d’avoir communiqué télépathiquement avec sa sœur lors de l’incident.
« Il s’agissait d’un cas de télépathie spontanée où, dans un moment de danger mortel alors que je contemplais une mort certaine, j’ai transmis mes pensées, tandis que ma sœur, qui était particulièrement proche de moi, faisait office de réceptrice », a-t-il écrit dans une de ses notes. À la fin de son service militaire, Berger reprend ses études. En 1924, il réussit le premier EEG sur un homme. On lui doit d’ailleurs l’invention du terme électroencéphalographie.
Indispensable à l’étude des effets de la Covid-19
L’EEG peut être utilisée pour détecter de nombreux troubles du cerveau. Son utilisation est essentielle pour le diagnostic de l’épilepsie, mais aussi des troubles du sommeil, des tumeurs cérébrales et de la démence, pour n’en citer que quelques-uns. Il convient de noter que l’évaluation de l’état d’un patient comateux nécessite également une électroencéphalographie. Cette méthode permet en outre de déterminer la mort cérébrale. D’autre part, l’EEG est aujourd’hui utilisé pour évaluer les effets du Covid-19 sur le cerveau.