La bataille d’Angleterre fait partie des batailles les plus décisives de la Seconde guerre mondiale. Néanmoins, des historiens ont analysé les facteurs qui ont entraîné la victoire de la Grande-Bretagne et la défaite de l’Allemagne.
Après avoir pris le contrôle de la France en juin 1940, les nazis ont tout de suite commencé une campagne militaire. Cette fois-ci, contre la Grande-Bretagne mais contrée par la Royal Air Force (RAF). Pour rappel, la Luftwaffe a d’abord attaqué des ports et des centres d’expédition, puis les bases de la RAF, des infrastructures stratégiques et enfin, des civils et institutions politiques importantes. Cette campagne militaire fut appelée la bataille d’Angleterre. Elle a été marquée par une série de bombardements nocturnes à haute intensité appelés « Blitz ».
Hitler avait sous-estimé la Grande-Bretagne
Pour l’armée allemande, vaincre la RAF était la priorité avant de pouvoir lancer une invasion terrestre de la Grande-Bretagne. Toutefois, cela s’avéra plus compliqué que prévu: l’Allemagne a déployé plus de ressources que prévu. L’invasion a finalement été annulée. L’armée allemande se concentra sur le blocage de l’accès de la nation insulaire à la mer; cc’est ce qui signa également la première défaite majeure de l’Allemagne.
En effet, Hitler ne s’attendait pas à une grande résistance de la part de la Grande-Bretagne. Il pensait que ce pays reconnaissait « sa situation militaire désespérée » et se soumette directement aux conditions de reddition qui lui avait été proposées. Mais ce ne fut pas le cas.
Des historiens et mathématiciens de l’Université York St.John ont récemment conçu un modèle statistique qui peut calculer les probabilités de victoire de l’Allemagne si les circonstances avaient été différentes. Cette technique statistique, dénommée « boosttrapping pondéré » ou « amorçage pondéré » ont permis aux chercheurs d’étudier ces alternatives. Comme l’explique le co-auteur Dr Jaime Wood, cette technique a permis de « modéliser des campagnes alternatives dans lesquelles la Luftwaffe prolonge ou contracte les différentes phases de la bataille et varie ses cibles ».
Finalement, tout était une question de timing
Les chercheurs déclarent dans un communiqué que « la Luftwaffe n’aurait pu mettre à disposition les bases nécessaires en France pour lancer une attaque aérienne contre la Grande-Bretagne qu’en juin au plus tôt. Donc notre campagne alternative avance la campagne aérienne de trois semaines ». Les chercheurs ont ainsi testé l’impact cette campagne alternative en faisant varier les probabilités avec lesquelles ils choisissaient les jours individuels….
Ils ont alors découvert que seulement deux ajustements stratégiques auraient pu faire pencher la balance en faveur de l’Allemagne. Si les forces allemandes avaient commencé leur campagne plus tôt dans l’année et si, dans le même temps, elles avaient systématiquement ciblé les aérodromes de la RAF, elles seraient sorties victorieuses de cette guerre.
D’après le co-auteur Niall Mackay, même lorsque nous utilisons les événements réels de la bataille, faire un petit changement de timing aurait pu changer drastiquement les choses. Les chercheurs ont également affirmé que leur technique peut s’appliquer à d’autres événements historiques incertains. Les historiens peuvent ainsi utiliser cette méthode pour enquêter sur des possibilités non réalisées, mais également pour éclairer les zones d’ombres et controverses concernant certains débats historiques…