L’insécurité alimentaire est la situation dans laquelle une population n’a pas accès à une nourriture saine, nutritive et suffisante pour ses besoins. Elle peut alors souffrir de manifestations de la faim. Le manque d’infrastructures et l’utilisation de méthodes rudimentaires accablent la production agricole.
Par conséquent, il devient difficile de satisfaire les besoins nutritionnels de façon temporaire ou prolongée. Cette situation est généralement liée à la pauvreté et fait souvent obstacle au progrès dans les pays en voie de développement. Pour y lutter, il est impératif d’améliorer les rendements agricoles.
Le gène de l’obésité pour stimuler la croissance des plantes agricoles
Des chercheurs des universités de Chicago, Pékin et Guizhou pensent tenir une piste allant dans ce sens. Ils ont récemment publié un article dans la revue scientifique britannique Nature Biotechnology qui détaille les effets de l’ADN humain sur les cultures.
Le FTO est un gène que porte le chromosome 16 humain. Il est responsable de la production de l’enzyme Fat mass and obesity-associated protein. À noter que cette protéine catalytique est souvent associée à l’obésité chez l’homme. La recherche sur l’amélioration du rendement agricole repose sur l’ajout de cette enzyme dans l’ADN des plantes agricoles.
Une amélioration de la photosynthèse
Chez l’homme, l’enzyme FTO inhibe certains marqueurs qui régulent la production de protéines associées à la croissance cellulaire. Introduite dans une plante, elle agit de la même manière. Les spécimens modifiés sont devenus plus gros et leurs racines se sont considérablement développées. Par ailleurs, ils résistent mieux au stress de la sécheresse.
L’équipe de recherche a testé la technique sur le riz et la pomme de terre. Les plants de riz ont produit trois fois plus de graines dans des conditions de laboratoire. La culture hors laboratoire a également donné des résultats impressionnants.
Les plants ont augmenté de 50 % en masse et ont donné 50 % de graines en plus. Leurs racines sont devenues plus longues pour mieux résister à des conditions arides. D’autre part, l’ajout du gène humain a augmenté l’efficacité de la photosynthèse. Les chercheurs ont fait les mêmes observations avec la pomme de terre. Le nombre de pommes de terre n’a pas augmenté, contrairement à leur poids.
Le débat sur les organismes génétiquement modifiés relancé
Le riz et les pommes de terre modifiés n’ont montré aucun changement significatif dans la teneur en amidon, en protéines, en glucides et en vitamine C. Le procédé est universel et peut augmenter la productivité agricole, notent les chercheurs. L’efficacité de l’ajout de l’enzyme FTO ne se limite pas aux plantes agricoles. La technique pourrait également être utilisée sur des arbres pour le reboisement. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette avancée ne manquera pas de relancer le débat sur les organismes génétiquement modifiés.
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