En 2015, une expédition a été chargée de prélever des échantillons sur deux glaciers himalayens, et les prélèvements ont été effectués à une altitude de plus de 6 700 mètres sur la calotte glaciaire de Guliya, dans l’ouest de la Chine. Des chercheurs de l’université d’État de l’Ohio (OSU), aux États-Unis, ont ensuite analysé les échantillons.
Ces derniers contenaient 33 virus fossiles différents datant de 14 500 ans: « Les glaciers de l’Himalaya se sont formés progressivement, et un grand nombre de virus se sont également déposés dans la glace avec la poussière et les gaz », explique Zhi-Ping Zhong, auteur principal de l’étude dans un communiqué de presse.
Des indicateurs chronologiques pour les scientifiques
Après avoir annoncé leur découverte l’année dernière, les chercheurs ont publié un article dans la revue scientifique Microbiome le 20 juillet dernier. Leurs travaux sont décrits comme étant susceptibles d’aider à comprendre l’évolution des virus au fil des siècles.
Les carottes de glace sur lesquelles les échantillons ont été prélevés contenaient des couches qui se sont accumulées année après année; ce processus a permis d’emprisonner tout ce qui se trouvait dans l’air. Les couches de glace sont de véritables indicateurs chronologiques pour les chercheurs: elles permettent de mieux comprendre des phénomènes tels que le changement climatique et l’évolution des virus, des microbes et des gaz. La combinaison d’anciennes et nouvelles méthodes de datation a permis une évaluation précise de l’âge de la glace.
Une nouvelle méthode pour observer les micro-organismes dans la glace
Les analyses des carottes de glace ont mis en évidence les codes génétiques de 33 virus. Quatre d’entre eux sont déjà connus de la science, mais au moins les 28 autres ne figurent dans aucun catalogue. Il convient de noter que les chercheurs examinent des ensembles génétiques pour comparer les virus non identifiés à d’autres déjà connus.
Ces ensembles génétiques sont catalogués dans des bases de données scientifiques. La population découverte comprend des entités capables de survivre dans des conditions extrêmes, notent les auteurs de la recherche. Les 33 virus possèdent des signatures génétiques qui leur permettent d’infecter des cellules dans des environnements froids.
Les chercheurs de l’OSU ont mis au point une nouvelle technique d’observation pour faire leur découverte. La méthode permet d’analyser les microbes et les virus présents dans la glace sans les contaminer. Elle peut être utilisée pour la recherche spatiale, entre autres pour chercher la vie sur d’autres planètes.
Un risque pour l’humanité ?
Les quatre virus identifiés ne comportent aucun risque pour l’homme et les animaux: ils ne contaminent que les bactéries, ainsi que certains végétaux. Pour ce qui est des 28 autres micro-organismes que l’on ne connaît pas, le mystère reste entier à leur sujet. Cependant, les chercheurs se veulent rassurants.
La découverte ramène également au problème du changement climatique. La hausse des températures accélère la fonte des glaciers, ce qui risque de libérer d’anciens virus inconnus.
Certains peuvent être très virulents et dangereux pour l’homme, et le phénomène risque ainsi de faire apparaître de nouvelles pathologies. Afin d’éviter ce scénario catastrophe, il est urgent de lutter contre le réchauffement climatique.