Parfois avant de filer sous la couette pour passer la nuit, on peut employer l’expression « tomber de sommeil » ! Et elle est plutôt appropriée puisqu’effectivement, lorsque que l’on est tout proche de laisser notre corps et notre esprit aux bras de Morphée, on a littéralement l’impression de tomber dans un gouffre sans fin !
Cette sensation de chute provoque une augmentation du rythme cardiaque, ainsi qu’un désagréable sentiment. Et des scientifiques cherchent à comprendre ce phénomène qui concernerait 60 à 70% de la population, tous âges confondus. Plusieurs pistes sont avancées comme un relâchement du tonus musculaire ou la génétique ! On vous explique tout !
L’hypothèse de la secousse hypnique
Une étude parue sur le site The Conversation, dirigée par le Dr Jason Ellis, professeur en sciences du sommeil à Northumbria University explique que cette sensation de chute porte le nom de « secousse hypnique ». Ce phénomène s’expliquerait donc par la contraction involontaire des muscles des jambes… Ce qui formerait une sorte de spasme qui nous donnerait cette impression de tomber.
Les secousses hypniques : un héritage ?
Le docteur Ellis précise que la science n’a pas encore élucidé ce mystère. Mais, il explique que ces secousses pourraient provenir d’un réflexe ancestral : celui de survie. La secousse hypnique permettrait en effet, de vérifier inconsciemment que l’on est bien sécurité pour passer la nuit. Evidemment dans notre lit, nous avons peu de risque d’en tomber… En revanche, lorsqu’une branche pouvait faire office de couche pour la nuit, cette secousse hypnique permettait également de vérifier que la chute restait hypothétique… Et que la branche était suffisamment stable pour passer la nuit.
L’hypothèse du relâchement musculaire
Dans une étude publiée par la Clinique de Clevelande, Reena Mehra, spécialiste des troubles du sommeil, explique que cette sensation serait due à un relâchement du tonus musculaire. Cette chute serait donc illusoire et représenterait une lutte du corps qui s’endormirait parfois à contre-cœur ! Passer de l’action à l’inaction, peut provoquer chez certains individus cette chute inconsciente selon la théorie de cette spécialiste.
Ce serait en fait un basculement entre le système d’activation réticulaire du cerveau (qui utilise des neurotransmetteurs d’éveil pour faciliter l’éveil) et le noyau préoptique ventrolatéral (qui utilise des neurotransmetteurs inhibiteurs pour réduire l’éveil et favoriser le sommeil). En fait le cerveau interprèterait cette phase d’endormissement comme un état d’éveil et enverrait le message de conserver les muscles actifs alors qu’il lui faudrait faire l’inverse.
Comment réduire les secousses hypniques ?
Bien que ce phénomène soit encore mystérieux, il semble sans aucun danger pour celui qui le « subit ». Cette sensation de chute peut toutefois être fort désagréable et déclencher certaines angoisses avant de s’endormir… Et donc, provoquer des insomnies ou des troubles du sommeil. Les secousses hypniques peuvent parfois être très fortes et finir par empêcher le sujet de trouver le sommeil. Le docteur Ellis préconise de ne plus consommer de boissons excitantes dès l’après-midi et d’éviter les sports intensifs.
La fatigue excessive serait, selon lui, propice aux secousses hypniques, tout comme un manque de magnésium, de calcium ou de fer. Si vous ressentez fréquemment ce phénomène étrange, peut-être qu’un contrôle sanguin et un apport en minéraux pourrait vous permettre de tomber de sommeil, sans pour autant avoir l’impression de tomber pour de bon !