Une découverte plus que surprenante a eu lieu début 2019 à la Bibliothèque centrale de Bristol au sud-ouest de l’Angleterre en explorant une collection de manuscrits, Michael Richardson a fait une découverte inattendue. Les documents retrouvés raconteraient une partie de l’histoire de Merlin, un des plus célèbres personnages de la légende arthurienne.
Des scientifiques britanniques ont notamment analysé ces fragments à l’université de Bristol, et ils semblent avoir été écrits en France entre 1250 et 1275. Le professeur Leah Tether, présidente de la branche britannique de l’International Arthurian Society, se penche sur le dossier.
Que contiennent vraiment ces fragments ?
Selon les résultats de l’analyse des fragments, les textes découverts auraient servi à écrire l’une des œuvres anglaises les plus connues. L’œuvre en question serait Le Morte d’Arthur, écrit par Thomas Malory au XVe siècle et racontant la légende arthurienne.
Les fragments de manuscrits retrouvés à Bristol ont été rédigés entre 1250 et 1275 au nord de la France; l’écriture de ses fragments auraient eu lieu quelques décennies après les premiers écrits du cycle de Lancelot-Graal. Parmi ces récits figure celui racontant l’histoire de Merlin.
Le manuscrit découvert à la Bibliothèque centrale de Bristol est un des plus vieux découverts à ce jour: le Professeur Tether explique dans un communiqué de presse que ces fragments ont été écrits seulement une génération après ceux de l’auteur original du récit.
Les analyses de ces documents ont notamment mis en évidence une annotation écrites en anglais, qui laisse penser que le manuscrit aurait traversé la Manche entre 1300 et 1350. « La plupart des manuscrits du texte connus pour être arrivés en Angleterre au Moyen âge ont été composés après 1275, donc c’est un exemple particulièrement précoce », ajoute le Professeur Tether.
Les fragments longtemps considérés comme des déchets
Au cours de leurs analyses, les scientifiques concluent que les fragments avaient en fait été utilisés comme matériau de reliure; après avoir été considérés comme des « déchets », ils ont notamment servi à relier un ouvrage en quatre volumes datant d’avant 1520.
C’est Tobias Matthew, archevêque de York entre 1606 et 1628, qui aurait permis à l’ouvrage contenant les fragments d’être conservé à la Bibliothèque centrale de Bristol. Selon le Professeur Tether, celui-ci faisait probablement parti de l’héritage de Tobias Matthew.
Cependant, malgré la dégradation des fragments, l’équipe de chercheurs est tout de même parvenue à analyser les inscriptions, et à traduire le texte en anglais. La traduction des inscriptions à par ailleurs permis de constater certaines différences, notamment de narration par rapport aux récits des versions plus récents de la légende arthurienne.
Des différences subtiles entre les récits récents et les fragments découverts
Certaines actions de personnages sont plus détaillées, comme l’explique l’équipe de chercheurs. C’est notamment le cas de la scène pendant laquelle Merlin donne ses instructions, qui permettent de déterminer qui dirigera les quatre divisions des forces d’Arthur. Les personnages présents dans cette scène ne seraient pas les mêmes dans les fragments que dans les récits plus récents.
Malgré l’état des fragments, les chercheurs sont tout de même parvenus à y décrypter une séquence continue, celle qui raconte la bataille opposant Arthur, Gervain, Merlin et les autres chevaliers au roi Claudas. En comparant avec le récit des œuvres plus récentes, les analyses montrent que d’autres personnages étaient présents lors de cette bataille.
« Cela nous a montré le potentiel très important des collections de livres et de manuscrits rares de Bristol, particulièrement à la Central Library où il y a de nombreux autres fragments de manuscrits qui attendent d’être découverts« , conclut la spécialiste.