Le doute sur la véritable existence de la réalité n’est pas une nouvelle notion: les trois principales religions monothéistes avancent cette possibilité depuis plusieurs siècles. Elles soulèvent la possibilité de la véritable existence après la mort, marque de la fin de notre passage sur Terre.
Le monde actuel ne serait qu’un univers temporaire dont la seule fonction est de permettre le jugement de chaque individu. Bien qu’elle n’ait rien de religieux, l’hypothèse de la réalité simulée possède le même principe. Notre monde serait une sorte de gigantesque simulation informatique; nous vivrions tous en dehors de la « vraie » réalité.
Des points de vue différents sur le caractère absolu de la réalité
Nos sens nous donnent la possibilité de percevoir la réalité, mais parce que la perception est parfois changeante, des neuroscientifiques s’interrogent sur le caractère absolu de celle-ci.
La composition du corps humain est un exemple intéressant pour illustrer la différence de perception: les sciences biologiques définissent que notre masse corporelle est constituée d’eau à hauteur de 60 %, ce qui n’est pas vrai pour la physique subatomique.
Cette dernière estime que le corps humain est principalement constitué de vide — à hauteur de 99,999 %. La vision de la discipline scientifique se base sur l’observation de l’atome. La particule atomique possède une structure remplie d’espace vide où presque l’intégralité de la masse est concentrée dans le noyau.
Des réalités subjectives au lieu d’une réalité objective
Cet exemple de la composition de la morphologie humaine démontre d’une certaine manière le caractère subjectif de la réalité: les conclusions respectives des sciences biologiques et de la physique subatomique sont vraies. Par ailleurs, l’une ne contredit pas l’autre: il peut donc ainsi exister deux réalités subjectives sur la morphologie humaine.
La notion de réalités subjectives au lieu d’une réalité objective est une idée de Donald Hoffman. Le professeur en sciences cognitives à l’université de Californie à Irvine souligne le rôle de nos sens dans la perception de la réalité: l’expérience du monde extérieur varierait ainsi selon ce que nos sens nous disent.
Une seule réalité, mais plusieurs aspects
Le professeur Beau Lotto n’est pas partisan de la notion de la réalité subjective. Cette dernière est définie comme des aspects d’une seule réalité objective par le neuroscientifique à l’université de Londres; nos sens ne suffisent pas à appréhender l’immensité du monde, explique le chercheur.
Ils ne permettent donc pas de percevoir la réalité dans son intégralité, mais seulement certains de ses multiples aspects, ce qui explique d’une certaine manière la différence de perception. Les neuroscientifiques peuvent douter du caractère réel de notre réalité. Cependant, nous ne sommes pas en mesure de nous soustraire du fait que nos sens nous permettent de percevoir la réalité.