Bien souvent, on présente la viande cultivée en laboratoire ou dite « in-vitro » comme une solution qui résoudrait certains problèmes. En effet, cette culture de viande permettrait de favoriser le bien-être animal évidemment, mais également de renforcer la sécurité alimentaire tout en réduisant les effets de l’élevage traditionnel sur l’environnement. On sait que les pets de vaches ou leurs urines ne sont pas les meilleurs amis de la couche d’ozone ou des nappes phréatiques…
Pourtant un récent rapport des Nations Unies vient mettre à mal cette théorie. Pour l’ONU, la viande in-vitro ne serait pas la meilleure alternative à cause de problèmes de durabilité. Explications.
Les qualités de la viande in-vitro
De plus en plus d’entreprises cherchent à produire de la viande à partir de cellules animales, et non, à partir d’animaux vivants. Cette « technique » est souvent présentée comme une solution d’avenir pour préserver les animaux, les terres… La Planète ! Le récent rapport Meat Atlas explique que cette technique de viande in-vitro ne résout pas vraiment le problème… Elle en poserait même plus que l’élevage traditionnel.
La viande in-vitro possède des atouts indéniables et les auteurs du rapport commencent par les souligner. La viande in-vitro consomme 7 à 45% d’énergie en moins que la viande traditionnelle. Elle émet également 78 à 96% de gaz à effet de serre de moins… Enfin elle demande 99% de terres en moins et 82% d’eau. Et évidemment, pour créer de la viande en laboratoire, il n’est plus nécessaire d’abattre un troupeau entier… Les défenseurs de la méthode de viande in-vitro affirment aussi que la viande produite éviterait les allergies ou intoxications alimentaires !
Les mises en garde du rapport de l’ONU
Si les avantages semblent indéniables, les inconvénients de cette production en laboratoires semblent bien nombreux ! Finalement la production de viande en laboratoire serait bien plus énergivore qu’elle n’y paraît. Si l’on tient compte du cycle de vie d’un animal à viande, et du temps qu’il faut pour créer de la viande en laboratoire, l’énergie dépensée serait bien plus élevée.
D’autre part, le bétail produit bien du méthane, un gaz à effet de serre, mais celui-ci ne se fige pas dans l’atmosphère. En revanche, la culture cellulaire produirait du dioxyde de carbone qui, lui, resterait plusieurs centaines d’années dans l’atmosphère !
Enfin, la dernière problématique concerne les agents pathogènes… Si ceux-ci n’étaient pas éliminés de la cellule souche, pourraient tout simplement muter rapidement… En milieu naturel, les agents pathogènes mettent des années à muter, en laboratoire, c’est beaucoup plus rapide.
Les hormones sexuelles en cause !
Depuis 1981, l’Union Européenne interdit les hormones sexuelles pour produire de la viande conventionnelle. Or, dans le cas de culture de viande en laboratoire, les hormones sexuelles sont bien utilisées et elles présentent des risques pour la santé humaine…
Concernant les qualités nutritionnelles de la viande in vitro, les chercheurs posent aussi une problématique car certaines vitamines comme le fer ou la vitamine B12 sont spécifiques à la viande produite par un animale. Pour garder les qualités nutritionnelles d’une viande naturelle, il faudrait alors que ces deux nutriments soient ajoutés à la viande in-vitro… Ajoutant encore un coût supplémentaire à la production.
Ce très sérieux rapport de l’ONU lance donc un pavé dans la mare de la production de viande in-vitro ? Est-elle vraiment bénéfique pour l’environnement ? Et surtout gardera-t-elle les mêmes qualités qu’une viande naturelle, produite par un animal ? A méditer !