Certains clichés que nous pensons être des vérités ont parfois la dent dure… Pour faire taire ces fausses idées, ce que l’on appelle aujourd’hui des fake news, l’INSERM vient de publier un livre qui passe au crible les idées reçues autour de la santé. Etonnamment, ces fake news concerne souvent les femmes !
Depuis 2018, l’INSERM propose un site internet appelé Canal Détox qui se présente comme la série qui lutte contre les fausses informations. Et pendant la pandémie, de nombreuses fausses idées ont circulé… C’est peut-être cette pandémie qui a décidé l’INSERM d’en faire un livre, afin que ce soit accessible à tous et que l’on arrête de croire n’importe quoi…
Une manière aussi de faire taire les médecins de Facebook, ceux que l’on appelle les ultracrépidarianistes… Ceux qui pensent tout savoir mais qui ne font que distiller de fausses informations. Retour sur trois fausses idées, qu’il faut absolument bannir de notre cerveau !
Porter un soutien-gorge ne provoque pas de cancer !!!
Alors que débute la campagne Octobre Rose, cette opération nationale pour sensibiliser au cancer du sein, impossible de ne pas parler de cette fausse idée !
Même si de nombreuses femmes optent pour le « No Bra », ce mouvement féministe qui fait qu’elles ne portent plus de soutien-gorge. Mais, cela reste un choix, et non une nécessité médicale. Il ne faut pas croire que le port du soutien-gorge peut provoquer un cancer !
En 1995, Sydney Singer, médecin expliquait que le port du soutien-gorge pouvait être responsable de formation de tumeurs malignes au sein, car il empêchait la bonne circulation lymphatique et l’évacuation des toxines ! Il en avait même écrit un livre, qu’il vaut mieux ne pas acheter donc !
A l’heure actuelle, aucune étude scientifique ne vient corroborer la relation entre le port du soutien-gorge et le cancer du sein ! En revanche une étude parue dans la revue PubMed atteste que le port du soutien-gorge ne provoque pas le cancer du sein. Et ce quelle que soit la forme du soutien-gorge : balconnet, armateur ou durée du port… En revanche, certains facteurs comme le tabagisme, l’alcool, le surpoids ou des grossesses tardives, peuvent, eux, favoriser l’apparition de ce cancer du sein !
Le papillomavirus n’est pas exclusivement féminin !
Le papillomavirus humain ou HPV est une maladie sexuellement transmissible (MST) et il se dit qu’elle toucherait exclusivement les filles ! Ce virus est dans 90% des cas, éliminé naturellement par l’organisme… Mais dans 10% des cas, il est responsable de 3000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et de 1000 décès chaque année. Depuis 2006 d’ailleurs, un vaccin est recommandé pour les jeunes filles françaises.
S’il est bien responsable de cancer du col de l’utérus, donc exclusivement féminin, il peut aussi déclencher des cancers de la bouche, de la gorge ou de l’anus… Et là ce n’est plus exclusivement féminin… Le papillomavirus humain serait responsable d’un tiers des 6300 cancers annuels déclarés et qui toucheraient les hommes !
Depuis un an, le vaccin Gardasil, est donc également recommandé pour les jeunes garçons dès l’âge de 11 ans. Il faut savoir qu’il est totalement pris en charge par l’assurance maladie depuis le 1er janvier 2021.
La composition du tampon hygiénique ne provoque pas de choc toxique !
Le syndrome du choc toxique (SCT) est une infection due à un staphylocoque doré… Cette bactérie est naturellement présente dans les muqueuses externes et sur la peau. Et elle peut produire une toxine, la TSST-1, qui peut conduire à la mort ou à l’amputation. Ceci est un fait scientifique !
En revanche, depuis plusieurs années, les victimes de SCT relient la maladie au port du tampon hygiénique. Expliquant que, gardé trop longtemps, le tampon offre un terrain propice au développement de la TSST-1 et intoxique le sang. Les médecins estiment que seules 1 à 5% des utilisatrices de tampons périodiques hébergeraient des staphylocoques capables de produire cette toxine !
D’ailleurs aucun lien de cause à effet n’a jamais été démontré dans les décès liés à la TSST-1. Ce qui ne permet donc pas de confirmer que le tampon serait responsable de syndrome de choc toxique à chaque fois que celui-ci se produit.
Il existe de nombreuses alternatives au tampon périodique, mais il ne faut apparemment pas avoir peur de les utiliser. Ils sont drastiquement surveillés par les organismes de santé publique en France, et leur composition est évidemment réglementée !
Cette liste n’est pas exhaustive et il existe encore de nombreux fake new concernant la santé… Vous pourrez les découvrir dans le livre « Fake news santé » préfacé par Michel Cymès, homme médiatique mais néanmoins médecin !