Avant on l’appelait « dépression nerveuse »; aujourd’hui, seul le terme dépression (ou trouble dépressif) définit cette maladie psychique fréquente qui perturbe la vie quotidienne des personnes qui en souffrent. Il en découle de nombreux troubles psychologiques, biologiques et environnementaux.
En 2017, d’après le Baromètre santé, « près d’une personne sur dix, âgées de 18 à 75 ans, a connu un épisode dépressif au cours des douze derniers mois. » Et avec les différents confinements, la situation ne s’arrange pas vraiment. D’autant que les patients soignés développent souvent une résistance aux anxiolytiques prescrits. Les chercheurs du monde entier travaillent sur de nouvelles options de traitement, comme cet implant cérébral récemment conçu pour soigner les dépressifs résistants. Explications.
Un implant cérébral testé sur une patiente
Une récente étude revient sur l’implant cérébral de Sarah, une femme de 36 ans, dépressive et résistante aux traitements classiques. Sarah se disait à l’aube de l’expérience, gravement déprimée et prête à essayer tout nouveau traitement pour la soulager de son mal être.
En collaboration avec l’Université de Californie, Sarah a pu participer à une étude de cas, consistant à lui poser un implant cérébral afin d’étudier les méthodes de stimulation cérébrale profonde, ces dernières pouvant soulager les symptômes de la dépression.
Les implants cérébraux ont déjà donné quelques résultats encourageants dans les traitements de l’épilepsie ou de la maladie de Parkinson. Mais, concernant la dépression, c’était l’une des premières études de cas. Les stimulations profondes ont été réalisées sur la zone 25 de Brodmann du cerveau, mais les résultats n’ont pas été concluants.
L’idée des chercheurs américains
Pour réaliser cette étude de cas, l’équipe de chercheurs à apporter un changement important: au lieu d’implanter un traitement de simulation classique, ils ont « personnalisé » l’implant de Sarah, en suivant sa dépression pas à pas. Grâce à cette méthode, ils ont pu identifier un schéma spécifique d’ondes cérébrales, et c’est donc ce schéma qui leur a permis d’adapter l’implant.
Les chercheurs ont donc placé un fil d’électrode dans la zone du cerveau où se situe le biomarqueur, tandis qu’un second fil étudiait le circuit de dépression de Sarah. Une fois insérés dans le cerveau, le premier détecte le biomarqueur et le second envoie une quantité d’électricité pendant 6 secondes dans le cerveau, mais de manière très profonde.
Katherine Scangos, psychiatre à l’Université déclare : « L’efficacité de cette thérapie a montré que non seulement nous avons identifié le bon circuit cérébral et le bon biomarqueur, mais que nous avons pu le reproduire à une phase ultérieure entièrement différente de l’essai en utilisant le dispositif implanté »
Un espoir pour les patients ?
La difficulté de cette technique réside dans le fait que l’implant doit être adapté à chaque patient, et pour cela, il faut un suivi de quelques mois. Pour le moment, seule Sarah a pu tester ce dispositif, et les chercheurs ne savent pas encore comment le transposer à d’autres patients. Cependant, il semblerait bien que stimuler le cerveau, une seule fois et à un endroit précis, suffirait à soulager les troubles dépressifs de manière pérenne. Les précédentes stimulations cérébrales étaient réalisées en continu sur le patient.
Actuellement, l’Université de Californie rechercherait de nouveaux patients, prêts à tenter l’expérience de l’implant cérébral profond. Un espoir pour tous ceux qui résistent aux traitements habituels mais qui prendra certainement quelques années avant de pouvoir se généraliser.