Depuis peu, le petit village de Rochejean situé en Franche-Comté, et plus précisément dans le département du Doubs, peut se targuer d’être le premier village 100% autonome en électricité. Cette petite commune de 680 habitants dispose en effet du premier champ solaire français, qui regroupe 678 panneaux solaires bifaces, et qui sonne la révolution énergétique pour les habitants.
Cette réalisation est à l’initiative du Syndicat intercommunal d’électricité de Labergement (SIEL), qui devient le pionnier en la matière. Un projet sur la table depuis quelques années, et qui vient de se concrétiser. C’est un petit village certes, mais c’est déjà une belle avancée en France.
Le projet abouti après 3 ans
Les panneaux solaires permettant l’autonomie complète du village portent le nom des Jardins de la Côte; ces jardins de trois travées de 120 mètres chacune supportent 678 panneaux solaires bifaces, soit presque un par habitant. Il a fallu trois ans au SIEL pour concrétiser le projet et, avec la mise en service de la dernière travée, l’autonomie totale du village est donc devenue possible.
Pierre-Albert Vionnet, directeur du SIEL, explique qu’il ne s’attendait pas à un tel résultat tant le chantier lui semblait colossal. Aujourd’hui, il explique avec fierté que les panneaux peuvent produire un million de kilowattheure (kWh) par an, soit la possibilité de couvrir les besoins de 750 habitants, hors chauffage. Cet investissement aura coûté 500 000€ mais devrait être rentabilisé dès 2031.
Le champ solaire en détail
Le SIEL souhaitait mettre en place ce projet sans pour autant dénaturer le paysage. Les travaux ont donc été réalisés en concertation totale avec les habitants pour que les installations se fondent dans le paysage. C’est ainsi que le champ solaire a pu sortir de terre sans déclencher de polémiques ou d’opposition, puisque les désirs des habitants ont été entendus et respectés.
Concrètement, le dispositif est formé de trois allées de 120 m chacune accueillant les panneaux solaires, leur surface active s’étalant sur 2348 m². Et la région n’a pas été choisie au hasard: en effet, dans le Haut-Doubs, l’ensoleillement n’est pas le même que dans le Sud de la France, et il y neige beaucoup en hiver. Les panneaux sont donc conçus de manière à stocker l’énergie qui provient du reflet de la lumière du soleil sur la neige, ce qui permet d’en produire environ 40% de plus.
Un premier champ qui servira d’expérimentation
Si le premier champ solaire a vu le jour à Rochejean, le SIEL ne compte pas en rester là: en analysant les résultats du petit village du Doubs, il espère ainsi équiper les neuf autres communes liées au syndicat dans les années à venir. A l’heure actuelle, sur les communes concernées, un foyer sur deux peut être autonome grâce aux panneaux solaires.
Et c’est déjà bien plus que dans de nombreuses régions françaises. La première commune à avoir accueilli ces panneaux bifaces était Fourcatier-et-Maison-Neuve: ils fournissent aujourd’hui 81% des habitants en électricité toute l’année, toujours hors chauffage. Des résultats qui forcent l’optimisme, à l’heure ou les nouvelles ne sont pas toujours bonnes concernant l’environnement.