Vous êtes-vous déjà demandé quel impact vos funérailles pourraient-elles avoir sur l’environnement ? A priori, non, et c’est plutôt normal… En France, les inhumations ou incinérations sont les modes d’obsèques les plus répandues. Et si l’on en croit, une récente étude des services funéraires de la ville de Paris, une inhumation aurait le même impact environnement qu’un aller-retour de Paris à New-York en avion… Nous vous laisserons l’appréciation de la comparaison ! Concrètement, cela veut dire que même enterrés dans le sol, dans un cercueil en bois, nous continuons à polluer les sols… Cela représenterait environ 833 kg de CO2. Selon Michel Kawnik, fondateur de l’Association française d’information funéraire (AFIF), le corps humain accumulerait des métaux lourds et polluerait les sols et l’air ! Quelques explications scientifiques s’imposent !
L’inhumation plus polluante que l’incinération !
En France, 40% des familles (ou des défunts) choisissent l’inhumation… Une tradition religieuse, mais également un choix financier la plupart du temps. Et selon les résultats de l’étude, une crémation émettrait environ 3% des émissions de carbone d’un français chaque année. Une inhumation, en produirait 11% ! Ces rejets liés aux inhumations seraient, entre autres, causés par le formol injecté dans le corps pour la thanatopraxie (soins de conservation). Lors d’un décès et avant inhumation, les thanatopracteurs injectent du formol.
Le mercure également en cause !
On nous répète inlassablement que le mercure est un polluant dangereux pour les sols… Et que nos piles boutons doivent absolument être recyclées ! Mais saviez-vous que le mercure était auparavant très utilisé dans les amalgames dentaires ? Et les personnes très âgées qui décèdent renferment souvent du mercure sans même le savoir de leur vivant ! Ce mercure se voit donc incinéré lui aussi, et non filtré ! A plus de 400°C, le mercure devient gazeux et retombe en fines gouttelettes aux alentours du crématorium. En Espagne, les services funéraires ôtent tout amalgame dentaire susceptible de contenir du mercure…
Et les nappes phréatiques alors ?
Lors d’une inhumation, le problème de la pollution au formol et au mercure reste le même… Mais il se fera plus lentement. Toujours est-il que selon Claude Bouriot, ancien ingénieur sanitaire au ministère de la Santé, un corps inhumé va rejeter 3.3 kilos de formaldéhyde dans le sol ! Il faut également ajouter les vernis qui recouvrent les cercueils ainsi que l’impact carbone des monuments funéraires. En pierre ou en granit, ces matériaux proviennent souvent de Chine et il faut bien les transporter jusqu’en France ! Aujourd’hui, la tendance semble sur la voie écologique et de plus en plus de familles souhaitent des funérailles moins polluantes. Soit par conviction et connaissance des problèmes énoncés ci-dessus, soit pour respecter le mode de vie du défunt !
Le marché funéraire en pleine reconversion !
Certaines entreprises funéraires commencent à s’adapter en proposant des cercueils en carton issus de filières biologiques ! Mais également des cercueils bruts, en bois locaux, et sans vernis ou poignées dorées ! Cependant, les familles sont encore réticentes à utiliser ce genre d’objets funéraires, pensant peut-être que le respect du défunt passe par un cercueil luxueux mais polluant. Il faudra encore plusieurs décennies pour que les consciences changent, mais cela avance… Et ce n’est à priori pas parce que l’on dit adieu à un défunt dans un cercueil en carton, qu’on ne lui porte pas autant d’estime que dans un cercueil en chêne ! A méditer peut-être ?