Dans notre monde actuel où tout (ou presque) passe par la numérisation, le stockage des données devient très important. Il y a des dizaines d’années, on archivait les informations sur des registres papiers… Puis, on a commencé à utiliser des disquettes, puis des disques durs, des clouds et toutes sortes de dispositifs qui nous permet de conserver nos données.
Des chercheurs de l’Université de Southampton développent actuellement une méthode d’écriture laser 5D qui offre une densité 10 000 fois supérieure à celle d’un Blu-Ray. Grâce à des nanostructures haute densité dans du verre de silice, ils peuvent stocker des données en 5 dimensions. Et c’est une véritable révolution pour la conservation des documents ou ouvrages.
Un besoin de stockage grandissant
Selon Yuhao Lei, doctorant à l’Université de Southampton (Royaume-Uni) et principal scientifique à la base de cette technique, la société actuelle génère des besoins de plus en plus volumineux en termes de stockage. Mais les capacités de stockage doivent aussi être peu consommatrices d’énergie, avoir une longue (voire très longue) durée de vie. Et bien entendu, assurer une protection des données conservées sur des siècles.
Le chercheur anglais estime également que les stockages via les « clouds » se destinent plus à des données temporaires. Pour les musées, archives, bibliothèques ou établissements publics, il faut désormais une technique plus sûre, qui permet de conserver sur de très longues périodes. Et pour lui, la solution viendrait d’un stockage 5D dans du verre.
La méthode du stockage 5D en détail
Sur le site Optica, Yuhao Lei et son équipe décrivent leur nouvelle méthode d’écriture de données qui cumule deux dimensions optiques et trois dimensions spatiales (5D). Cette nouvelle technique peut écrire 1 000 000 voxels par seconde, soit 230 kilo-octets, ou encore l’équivalent de 100 pages de texte sur la même durée.
Lei déclare qu’ils prévoient que « cette méthode d’écriture économe en énergie pourrait également être utilisée pour la nano structuration rapide dans des matériaux transparents pour des applications en optique intégrée 3D et en micro fluidique ».
Plus rapide et de meilleure qualité
Lors de leurs recherches, les scientifiques se sont trouvés confrontés à un obstacle : générer une écriture suffisamment rapide mais avec une densité suffisamment élevée. Pour tenter de résoudre ce problème, les chercheurs ont utilisé un laser femtoseconde avec un taux de répétition élevé pour créer de minuscules fosses contenant une seule structure de type nano lamelle, mesurant seulement 500 sur 50 nanomètres chacune.
Au lieu d’utiliser le laser femtoseconde pour écrire dans le verre, ils ont exploité la lumière pour produire un phénomène optique. Ce procédé se nomme « amélioration en champ proche », la nano lamelle est donc créée par de faibles impulsions lumineuses, qui se font à partir d’un nano vide isotrope qui génère une seule micro-explosion d’impulsion. Ce qui, finalement, minimise les dommages thermiques déjà rencontrés.
Cette nouvelle approche du stockage des données permet d’écrire des dizaines de giga octets en un temps record. De plus, elle permet aux documents stockés de traverser le temps. Cette nouvelle technologie 5D pourrait permettre de stocker des archives historiques ou de collectivités, sans risque de perte de données.