Que faire lorsque l’on vit seul, et que nos échanges sociaux se résument à notre ordinateur et notre télévision ? Selon une enquête publiée par La Fondation de France, 5 millions de citoyens seraient touchées par la solitude. Les différents confinements subis par l’Europe ont encore accentué ce sentiment chez certains. Et parfois, cette solitude peut mener à des troubles dépressifs.
En Pologne, pour tenter de combattre ce mal, la ville de Cracovie, vient d’installer des « bancs de discussion » . On vous en explique le très intéressant concept.
Que sont les bancs de discussion ?
Si nous savons qu’avoir des échanges avec autrui est important pour notre santé mentale, parfois, la démarche d’aller vers l’autre est plus compliquée. Aborder quelqu’un dans la rue pour lui parler de tout ou de rien peut être mal perçu dans notre culture.
En Pologne, dans la ville de Cracovie, les autorités ont installé des bancs dédiés aux personnes seules, ou plutôt aux personnes désireuses d’entamer une discussion avec des inconnus. A la fin du mois de septembre, les Gadulawka, ou prêt à discuter en français, ont donc pris place dans l’ancien quartier juif de la ville.
Il aurait été facile d’afficher « Gadulawka » sur le concept, mais les autorités ont fait appel à un cabinet d’architecte pour dessiner ces bancs spécifiques. Ainsi peint de vert et de gris, il se dote d’une explication en trois langues (hébreu, polonais et anglais).
Une démarche venue du Pays de Galles
Ces bancs un peu spéciaux s’inspirent du « Happy To Chat Bench », un mouvement lancé par Allison Owen Jones. Un jour qu’elle se promène dans un parc, elle aperçoit un homme qui semble triste et seul; elle ne sait absolument pas comment l’aborder sans avoir le sentiment de passer pour une folle
Il lui vient alors cette idée d’installer ces assises particulières pour faciliter les échanges sociaux. Depuis, des bancs de discussions sont apparus en Grande-Bretagne, Australie, Nouvelle-Zélande, et désormais en Pologne. En France, pour le moment, nous n’avons pas connaissance de ce genre d’installation.
Et dans les écoles ?
La solitude ne touche pas que les adultes, et pour les enfants qui se sentent seuls ou mal-aimés de leurs camarades, elle peut avoir de graves conséquences sur leur avenir. L’Association Générale des Enseignants (AGEEM) propose désormais aux écoles d’installer « un banc de l’amitié ». L’objectif étant de proposer dans la cour de l’école un banc de préférence coloré et pensé par les enfants.
Si un enfant se sent seul, n’a personne pour jouer avec lui pendant la récréation, il pourra s’y asseoir; grâce aux explications et encouragements de l’équipe pédagogique, les autres n’auront plus qu’à lui proposer de les rejoindre.
Pour un enfant seul, il semble plus facile de s’asseoir sur un banc que d’aller demander de participer à une partie de football, et risquer d’être rejeté. La Ville de Plaisir dans les Yvelines (78) a équipé ses 27 écoles de bancs de l’amitié: En invitant ainsi les écoliers à faire preuve de gentillesse, de bienveillance et de compassion, ce banc va permettre de rendre nos écoles plus solidaires ! Un très beau concept qui devrait être élargie à bien des structures. Il n’y a malheureusement pas d’âge pour se sentir seul.