Qu’est-ce qui ne serait pas plus utile qu’une pince laser permettant de piéger les virus ? Son utilisation a pour objectif de manipuler ces agents pathogènes avec précision sans risquer d’endommager la zone environnante. Jusqu’à ce jour, il n’a jamais été possible de diriger un virus dans notre organisme.
Grâce à une pince laser, inventée par des chercheurs de la NTU, les médecins pourront désormais apporter des réponses précises sur la nature d’une maladie et prescrire ainsi le bon remède. Cette technologie possède deux avantages majeurs. En plus de permettre un diagnostic précis des maladies, elle donnera la possibilité d’étudier les virus. Le fait d’avoir des informations sur la nature de ces derniers pourrait effectivement aider à développer des vaccins efficaces.
Un dispositif de haute technologie pour isoler les virus
En effet, la pince laser nouvellement conçue est un outil de premier plan en raison des diverses possibilités qu’elle peut apporter à la recherche, notamment dans l’étude des virus. Les scientifiques pourront facilement isoler des agents endommagés ou incomplets à partir d’un groupe de milliers d’autres échantillons en un temps record. Il s’agit d’une avancée remarquable compte tenu des difficultés auxquelles les chercheurs doivent faire face avec les techniques actuelles. Des techniques qui négligent la précision tout en étant moins efficaces.
Le professeur agrégé, généticien médical, Eric Yap, de l’école de médecine Lee Kong Chian de la NTU, affirme même que les méthodes d’analyse des virus utilisées actuellement ne se limitent pas à une seule culture, mais à un grand nombre d’échantillons. Il est donc difficile d’analyser le comportement individuel des micro-organismes. Les scientifiques se réjouissent ainsi de cette invention, car ils vont pouvoir étudier les virus en isolant chaque spécimen.
Indispensable en cas d’épidémie
Cet outil révolutionnaire est une véritable aubaine pour la recherche scientifique et la médecine. Le fait de pouvoir effectuer un diagnostic précis est déjà une avancée énorme. La capacité à repérer des virus potentiellement mutants est encore plus intéressante. En effet, les pinces laser sont équipées d’une fonction qui leur permet d’identifier les virus dangereux. Nous parlons ici de virus qui sont susceptibles de produire de nouvelles épidémies. L’époque où les scientifiques devaient se baser sur le comportement de toute une population de virus pour formuler une hypothèse est désormais révolue. Maintenant, les recherches seront plus minutieuses.
Les études visant à combattre le SARS-Cov-2, l’agent pathogène à l’origine de la pandémie de Covid-19, sont toujours en cours. Avec cette nouvelle technologie, les recherches pourront progresser à un rythme sans précédent. En utilisant les pinces laser, les scientifiques pourront effectivement recourir à un dispositif appelé « puce de manipulation de virus numérique ». Les tests ont été réalisés sur des adénovirus, des agents pathogènes étroitement liés au rhume. Ces virus mesurent entre 90 et 100 nm de diamètre. Si cela a fonctionné avec ce type de virus, il se peut que ce soit aussi le cas avec le SRAS-Cov-2.
Une puce mesurant quelques millimètres
À noter que cette invention a été rapportée dans un article publié en septembre dernier dans la revue ACS Sensors. Et il s’avère que les expériences réalisées se sont révélées prometteuses. Grâce au procédé optique de haute précision, il devient possible de déplacer une particule microscopique infectieuse.
En effet, les scientifiques utilisent de l’oxyde de silicium et du nitrure de silicium pour contenir les virus piégés dans des compartiments à dimension nanométrique. La puce est munie d’un laser qui permet de diriger des faisceaux lumineux de haute énergie vers des points précis. Les faisceaux agissent comme une paire de pinces à épiler. Cela donne ensuite la possibilité de déplacer ou d’isoler les virus.
Le déroulement du processus est assez simple. On verse un fluide contenant du virus dans la puce. Il faut savoir que cette dernière a une taille de 20 x 20 mm. Le sang est souvent l’élément le plus concret. En dirigeant le faisceau laser vers le centre du dispositif, on crée une tache lumineuse. Celle-ci va produire une force d’attraction irrésistible pour les virus.
En orientant le faisceau vers l’endroit spécifié, les micro-organismes pourront être triés en fonction de leur taille. Le professeur Yap a ajouté qu’avec cette technologie, ils seront en mesure de sélectionner des particules virales spécifiques pour les étudier. Cela permettra de recueillir des informations utiles sur chaque virus et la maladie qu’il est susceptible de provoquer. En bref, cette invention que nous devons aux chercheurs de la NTU s’annonce prometteuse. Reste à savoir si l’équipe prévoit de déployer la technologie à grande échelle.