Avez-vous déjà entendu parler de la société multinationale Fortescue Future Industries (FFI) ? Il s’agit de la filiale du géant minier Fortescue Metals Group (FMG) qui travaille sur des projets liés à l’énergie propre. Justement, Andrew Forrest, le milliardaire et ancien PDG de FMG, a récemment annoncé qu’il avait mis son équipe au défi de déployer le premier navire au monde fonctionnant à l’ammoniac d’ici 2022. Ledit navire existe déjà. Il s’agit du MMA Leveque, un navire de soutien de 75 mètres de long immatriculé à Singapour. Jusqu’à présent, ce navire était principalement utilisé pour transporter des produits chimiques et des fluides de forage vers des plateformes offshore autour de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.
Un navire pouvant fonctionner à l’ammoniac ?
Le plan de la multinationale FFI est ainsi de transformer ce navire de 75 mètres de long au cours des 12 prochains mois pour qu’il puisse fonctionner presque entièrement à l’ammoniac vert. Pour information, ce navire utilise actuellement quatre moteurs diesel-électrique Cummins totalisant 6 920 chevaux, rapporte New Atlas.Pour le moment, FFI n’a pas donné de détails sur le groupe motopropulseur, ni sur l’autonomie et la charge de carburant prévues pour ce navire. Toutefois, selon New Atlas, il pourrait s’agir d’un moteur à combustion modifié.
Si c’est le cas, alors il faudrait peut-être un carburant pilote séparé potentiellement polluant pour atteindre la température à laquelle l’ammoniac pourra être brûlé. Néanmoins, ce processus devra être soigneusement encadré pour ne pas produire trop d’oxydes d’azote nocifs. A titre d’informations, l’utilisation de l’ammoniac pour la combustion ne pourrait restituer qu’environ 21% de l’énergie investie pour le synthétiser.
Décarboner le transport maritime
Quoiqu’il en soit, l’initiative de FFI est déjà un effort pour décarboniser le transport maritime qui est considéré comme l’une des industries les plus complexes à convertir. En effet, le fait que le diesel marin soit abondant et bon marché fait que les cargos sont pour le moment le moyen le plus économique pour transporter des objets en vrac à travers le monde.
Au niveau des émissions, les énormes cargos ne contribuent qu’entre 2 à 3% des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Néanmoins, les experts affirment que ce chiffre pourrait monter à 17% d’ici 2050.
En tout cas, FFI n’est pas la seule entreprise à vouloir décarboniser le transport maritime en utilisant de l’ammoniac, l’entreprise finlandaise Wartsila travaille actuellement sur un navire doté d’un moteur à combustion fonctionnant à 70% d’ammoniac qui devrait être opérationnel en 2023.