A la lecture de ce qui va suivre, certains risques de vouloir passer la frontière du Nord de la France, et s’installer en Belgique.
Alors qu’en France, l’âge légal de départ à la retraite est à 62 ans, les fonctionnaires de la ville de Bruxelles expérimentent une nouvelle loi: prise par le bourgmestre, elle protège les salariés exerçant une profession jugée pénible. Et ce n’est pas une histoire belge.
Les fonctionnaires de Bruxelles bénéficient désormais d’une mesure solidaire. En effet, ceux qui sont proches de la retraite et exercent un travail pénible pourront travailler moins dès 60 ans, sous certaines conditions. On vous explique tout.
La pénibilité du travail reconnue à Bruxelles
Il faut préciser que cette mesure ne concerne que la ville de Bruxelles, et non toute la Belgique. Lorsque l’on arrive à un âge proche de celui de la retraite, certains emplois deviennent difficiles à exercer. Et inévitablement, les accidents sont plus fréquents, les travailleurs plus fatigués, et la productivité parfois moins bonne.
Par conséquent, la ville de Bruxelles vient de prendre une mesure qui devrait peut-être se généraliser au niveau national: les travailleurs exerçant un emploi jugé pénible pourront donc travailler moins, et ce, sans perdre un centime de leur salaire. Mais comment est-ce possible ?
Qui est concerné par cette mesure?
La nouvelle loi ne s’adresse pas à tous les habitants de Bruxelles, seulement aux fonctionnaires qui ont dépassé l’âge de 60 ans. Mais il faut aussi qu’ils travaillent à plein temps et qu’ils aient un minimum de 5 ans d’ancienneté. Enfin, il faut exercer l’un des quinze métiers suivants :
- Aides-jardiniers
- Monteurs/déménageurs
- Maçons
- Puériculteurs
- Agents de réfection de voirie
- Plafonneurs
- Agents mortuaires
- Fossoyeurs
- Nettoyeurs
- Balayeurs de rue
- Nettoyeurs en milieu d’accueil
- Jardiniers
- Détagueurs
- Assistants d’éducation
- Carreleurs
Tous ces métiers remplissent différentes conditions de pénibilité comme les tâches répétitives, les horaires décalés, l’exposition au bruit, le port de poids relativement lourds ou encore une importante charge mentale.
Trois options pour les personnes concernées
- La première option est de travailler quatre jours sur cinq, et donc de bénéficier d’un jour supplémentaire de repos hebdomadaire;
- La seconde option consiste à effectuer trois journées de 7h30 et deux demi journées;
- La troisième et dernière option et de travailler 6 h par jour, sur 5 jours.
La mesure bruxelloise, si elle vient à satisfaire ceux qui l’expérimentent, pourraient se généraliser sur d’autres communes, et même à d’autres tranches d’âge… La Belgique travaille également à un autre projet qui devrait plaire à ceux qui pourraient en bénéficier: une semaine de 4 jours pour tous, et donc, un weekend de 3 jours pour tous. A condition de travailler un peu plus chaque jour. C’est déjà le cas en Islande et la semaine de 4 jours est un véritable succès, et même en France avec l’exemple de l’entreprise informatique LDLC, qui a fait passer ses salariés aux 32 heures hebdomadaires pour pratiquer la semaine de 4 jours.
La pénibilité est-elle reconnue en France ?
En France, il existe deux cas pour lesquels nous pouvons arrêter de travailler à 60 ans:
- Il faut justifier d’une incapacité permanente d’origine professionnelle d’au moins 10%,
- Ou justifier d’un nombre minimal de points sur un compte professionnel de prévention.
Si vous êtes dans les deux cas, vous devrez choisir de faire valoir l’un ou l’autre des justificatifs. En cas d’incapacité permanente d’origine professionnelle, il faut justifier d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle. Attention cependant, un accident de trajet, pourtant assimilé à un accident du travail, n’entrera pas dans le cadre légal d’une retraite anticipée. Concernant la continuité du travail mais avec des aménagements pour les emplois pénibles, cela est rare en France, et c’est au bon vouloir des patrons, qui devraient d’ailleurs peut-être prendre exemple sur Bruxelles.