Les maux chroniques du dos sont malheureusement le quotidien de nombreuses personnes. Une douleur parfois insupportable qui s’installe et que les médicaments classiques ne soulagent pas toujours. Selon le site Lombalgie.fr, entre 20 et 90 ans, nous sommes 3 personnes sur 4 à souffrir du mal de dos. Et le site Ameli.fr rappelle que ce problème est à l’origine chaque année de 2.3 millions de journées non travaillées par les salariés.
Pour tenter de soulager les douleurs chroniques liées aux maux de dos, la Food and Drug Administration américaine (FDA) vient d’autoriser l’utilisation d’un système de réalité virtuelle unique. Cette autorisation découle d’une série de tests cliniques apparemment probants. Rappelons que la FDA est l’équivalent de l’AFSSAPS, Agence Française de Sécurité Sanitaires des Produits de Santé.
Quel est ce nouveau programme ?
Il s’appelle EaseVRx, conçu par AppliedVR, et c’est un système conçu pour réduire les douleurs chroniques situées dans le bas du dos, que l’on appelle souvent lombalgies ou lumbagos. Le dispositif combine un système de réalité virtuelle avec un programme d’accompagnement sur huit semaines. Ce dispositif s’inscrit dans une thérapie cognitivo-comportementale.
Après une année de tests, la FDA autorise donc la mise sur le marché de ce dispositif, qui s’adresse à tous les patients de 18 ans ou plus souffrant de lombalgies chroniques.
Comment ça marche ?
Le système EaseVRx se compose d’un casque de réalité virtuelle dotée d’un amplificateur de respiration. Il est donc conçu pour renvoyer les sons de la respiration dans le micro du casque, ce qui facilite les exercices proposés, puisque ces derniers se basent justement sur la respiration.
Dans une étude de résultats, les chercheurs expliquent qu’il « combine une éducation biopsychosociale, un entraînement respiratoire diaphragmatique, des exercices de réponse à la relaxation qui activent le système nerveux parasympathique et des jeux de fonctionnement exécutif pour fournir une approche corps-esprit pour mieux vivre avec la douleur chronique ».
Le programme complet se déroule en 56 jours, avec des exercices à réaliser chaque jour pendant 2 à 16 minutes, la durée moyenne des séquences immersives étant de 6 minutes par jour. Et 6 minutes par jour, quand on souffre du dos, ce n’est vraiment pas grand-chose.
Des tests cliniques probants
Si la FDA approuve le dispositif, c’est évidemment parce que les résultats des tests cliniques ont été probants. Sur 179 patients souffrant déjà de lombalgies chroniques, la moitié a terminé le programme de huit semaines. Les autres ont reçu le casque, mais n’ont réalisé aucun exercice cognitif.
A la fin des huit semaines, les deux tiers de ceux qui avaient réellement testé le programme dans sa globalité ont exprimé ressentir 30% de douleur en moins, et 46% ont dit ressentir la douleur 50% moins importante qu’avant le traitement. Dans le groupe qui n’a pas testé les exercices, 41% signalaient une diminution de 30% de la douleur, et seulement 26% affirmaient que le ressenti de la douleur avait diminué de moitié.
Les patients ont également été suivi pendant trois mois après les huit semaines, au cours desquels l’écart d’efficacité s’est creusé: le groupe ayant réalisé les exercices conservaient une douleur moins forte après 12 semaines, alors qu’elle réapparaissait sur le second groupe.
Une thérapie délivrée sur ordonnance aux Etats-unis
« EaseVRx est un système de réalité virtuelle immersive délivré sur ordonnance destiné à fournir un traitement d’appoint via la thérapie cognitivo-comportementale et d’autres méthodes comportementales sur des patients (âgés de 18 ans et plus) ayant reçu un diagnostic de lombalgie chronique (définie comme une douleur modérée à sévère durant plus de trois mois). L’appareil est destiné à être utilisé à domicile pour réduire la douleur et l’interférence de la douleur associées aux douleurs lombaires chroniques. » explique l’entreprise sur son site officiel.
AppliedVR prévoit de commercialiser très prochainement le concept, mais aucun prix n’a encore été divulgué. Cette nouvelle thérapie non invasive et sans substance chimique pourrait changer la vie de nombreux patients. Mais on sait pas du tout quand est ce qu’on pourra voir ce dispositif arriver en France.