Lyes Louffok : Dans l’enfer des foyers, un livre choc qui dénonce la vie de certains enfants placés en F rance

La fiction "L'enfant de personne" a réuni plus de 3 millions de téléspectateurs; un plaidoyer contre les violences que vivent certains enfants dans les foyers de l'Aide Sociale à l'Enfance en France.

Avez-vous regardé L’enfant de personne, la semaine dernière ? Si oui, vous connaissez désormais l’histoire de Lyes Louffok, un jeune garçon devenu éducateur spécialisé, probablement par la force de son passé. Dans cette fiction, inspirée directement de l’histoire personnelle de Lyes et de son livre Dans l’enfer des foyers, on découvre son histoire mais également celle de nombreux enfants « placés ».

La diffusion de la fiction a réuni plus de 3 millions de téléspectateurs, et le débat qui suivait nous plongeait dans l’enfer que vivent certains enfants placés dans nos foyers de l’enfance, en France. Mais comment peuvent-ils se reconstruire, et d’ailleurs y parviennent-ils ? Histoire d’un cri d’alarme lancé aux autorités françaises par un adulte, qui, enfant a dû se construire avec ce que l’on a bien voulu lui donner, ou pas…

L’Histoire de Lyes

Dans une interview accordée à Télé-Loisirs, le jeune homme explique : « J’ai été placé à ma naissance car ma mère a une maladie mentale. Avant même ma naissance, elle a été déclarée comme incapable de s’occuper de moi. »

C’est alors un long chemin semé d’embûches que va découvrir Lyes jusqu’à ses 18 ans. Jusqu’à 5 ans, l’enfant se trouve dans une famille d’accueil aimante, mais quand celle-ci déménage en Province, l’Aide Sociale à l’Enfance refuse que l’enfant les suive. Et c’est le début pour Lyes de la vie en foyer sociaux pour ne pas l’éloigner de sa mère biologique, qui conserve droits de visite et autorité parentale.

C’est le début du cauchemar pour l’enfant qui se retrouve dans une autre famille, maltraitante cette fois. Deux ans de sévices avant que les autorités ne l’ôtent de leurs griffes. De nouveau, une famille d’accueil peu consciencieuse, puis des fugues à répétition, et finalement ce sont les foyers d’accueil qui attendront Lyes jusqu’à sa majorité. A dix ans, il arrive donc dans un foyer des Yvelines (78) et c’est le choc: la découverte de la violence entre les enfants, mais également d’éducateurs qui semblent ne pas avoir vraiment de pédagogie.

En effet, certains encadrants (pas tous heureusement) répondent à la violence des enfants par la violence. Violé, agressé, harcelé, Lyes grandit comme il peut, devenant violent à son tour, comme si c’était inéluctable… Son amie Cindy se pend à son lit, incapable de supporter la dureté de sa vie en foyer. Ses fugues à répétition l’envoient finalement dans un foyer de rupture dans le Calvados, coupé du monde. Nouvel échec pour l’enfant, devenu un adolescent dit « difficile » (terme souvent employé concernant les personnes « en souffrance »). Après une altercation violente, Lyes retourne en foyer d’urgence, en attendant une hypothétique nouvelle famille d’accueil.

Et c’est à 15 ans qu’il trouve enfin une oreille attentive dans une nouvelle famille, aimante, qui l’a probablement sauvé d’une vie sans but. Il se lancera à corps perdu dans les études et deviendra éducateur spécialisé, comme pour tenter de réparer ces enfants cassés par la vie et par le manque de moyen des institutions. D’ailleurs, Lyes mène aussi un combat contre les failles du système.

Quels avenirs pour les enfants placés en foyer ?

Aujourd’hui, Lyes est éducateur spécialisé, mais il est aussi depuis 2016,  membre du Conseil National de la Protection de l’Enfance (CNPE) et se pose en porte-parole des enfants placés. Dans le débat qui a suivi la diffusion du téléfilm, Le jeune homme dénonce le fonctionnement des foyers français. Saviez-vous par exemple, que 40% des enfants placés en foyer viennent grossir les rangs des SDF ? Ou encore qu’à l’âge de 18 ans, un enfant placé se retrouve souvent dans un hôtel parfois miteux, pratiquement livre à lui-même.

Les autorités parlent de suivi jusqu’à 21 ans, mais dans la réalité, les enfants atteignant la majorité bénéficient d’une aide financière avec laquelle ils doivent se débrouiller, alors même que les fondements de l’éducation n’y sont pas, et qu’ils n’en sont qu’aux balbutiements de l’âge adulte. Ces enfants placés, abîmés par la vie ont-ils vraiment les moyens de se débrouiller seul ? A quel avenir peuvent-ils prétendre ?

Le livre de Lyes Louffok est une plongée dans l’enfer des foyers, il ne cache rien de la triste réalité, et surtout de ce qui l’a forgé pour devenir le porte-parole de tous ces enfants. A découvrir absolument !

Meilleure Vente n° 1
Dans l’enfer des foyers
  • Louffok,Lyes (Author)

Cet article contient un ou plusieurs liens d'affiliation. Neozone.org touche une commission au pourcentage sur la vente des produits affiliés, sans augmentation de prix pour l'utilisateur. Pour plus d'informations consultez nos mentions légales.

Rejoignez nos 900 000 abonnés via notre Newsletter , Google Actualité et WhatsApp
Source
Programme-Tv.net

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page