Nous avons déjà tous probablement effectué un test de QI sur Internet, ou même auprès de spécialistes pour certains. Celui ci permet de mesurer votre niveau d’intelligence, et certains individus se trouvent bien au dessus de la moyenne: ce sont les hauts potentiels intellectuels, ou HPI. Ces personnes dites « surdouées » représentent à ce jour 2,28% de la population mondiale. Les enfants sont tout aussi concernés que les adultes; cela implique moins d’un élève par classe. On leur prête aisément certains traits de personnalité, bien que chaque individu soit différent. Une nouvelle étude vient alimenter cette tendance, mettant en évidence des facteurs communs entre les concernés.
Comment savoir si vous êtes HPI ?
Un HPI est une personne dont le QI est compris entre 130 et 160. Par convention, le QI moyen est fixé à 100. Il faut donc effectuer le diagnostic pour connaitre son niveau. Les tests que vous trouverez sur Internet n’ont évidemment aucune valeur. Les spécialistes se basent sur l’échelle standardisée de Wechsler, qui existe en 3 versions selon l’âge de l’individu; il est par ailleurs possible de tester son enfant dés 2 ans et 6 mois, en cas d’enjeu scolaire par exemple. Les spécialistes expliquent que lorsque l’on est petit, notre intelligence vient de notre environnement direct, alors que lorsqu’on est adultes, elle viendrait de nos gênes, dont le rôle n’est pas à sous-estimer. Selon Nathalie Boisselier, Psychologue & Psychothérapeute à Nice, « l’intelligence est hautement héritable« .
L’étude en question et le Big Five
Des psychologues ont procédé à une étude parue dans le Taylor & Francis Online. Parmi les 7676 participants, 3244 sont HPI. L’étude en question se base sur le modèle du Big Five, qui représente 5 grands facteurs représentatifs de notre personnalité : le névrosisme, l’agréabilité, l’extraversion, la conscience, ou conscienciosité, et l’ouverture aux nouvelles expériences.
Et c’est cette dernière caractéristique qui semble être commune aux personnes dites surdouées. les résultats de l’étude révèlent que celles-ci ont plus tendance à être ouverts aux nouvelles expériences. On peut se dire que les individus HPI ont certainement un besoin plus important d’être stimulés pour ne pas sombrer dans l’ennui, et s’ouvrent donc le champ des possibles ! Pour autant, d’autres attitudes ou propos peuvent aisément être décrites comme communes aux HPI: l’hypersensibilité, la créativité, le fait de préférer travailler seul, et une empathie très marquée, même chez les enfants, dont les émotions sont à prendre au sérieux.
D’autres formes d’intelligences
Il existe plusieurs tests de dépistage : celui pour les HPI, pour le syndrome d’Asperger, pour la précocité, mais aussi pour les HPE, ou hauts potentiels émotionnels. Les personnes concernées par ce dernier diagnostic présentent aussi une hypersensibilité, mais se caractérisent principalement par des aptitudes émotionnelles particulières, comme une empathie très développée, une compréhension intuitive de certains évènements, un sens de la justice très important ainsi qu’une forte sensibilité sensorielle. On peut être HPI ou HPE, ou les deux à la fois. Seuls les diagnostics effectués par les spécialistes sont à prendre au sérieux, car la détection d’un haut potentiel émotionnel ne peut pas être effectuée en un seul test ou entretien. Quoiqu’il en soit, il arrive que certaines personnes se sentent en décalage, hors norme, pas à leur place dans cette société ou dans un système scolaire qui n’est pas du tout adapté à ce type d’intelligence. Un mode de réflexion en arborescence, une sensibilité exacerbée parfois jugée par autrui peuvent générer un profond sentiment de solitude chez les HP, qui ont une forte tendance à s’isoler. Savoir que l’on est un zèbre, et mettre des mots sur ce que l’on ressent peut faire beaucoup de bien !
Rencontrer d’autres HPI ?
Saviez-vous qu’il existait un site de rencontre réservé aux personnes dites “neuro-atypiques” ? Atypikoo (lien vers votre article sur Atypikoo ?) est né du constat de son fondateur, lui-même neuro-atypique puisque identifié comme Haut Potentiel Intellectuel (HPI). Il sait mieux que quiconque que ces personnes à l’intelligence atypique rencontrent des difficultés à être compris de ceux qui ne possèdent pas le même fonctionnement. Chez Atypikoo, les membres ne risquent pas d’être incompris ou jugés par rapport à leur différence. Sur ce site, bienveillance, écoute et inclusion sont les axes centraux des rencontres. Avec plus de 22000 abonnés en trois ans d’existence, cela prouve qu’un tel réseau social était nécessaire pour ceux qui sont, à tort, considérés comme handicapés, alors que leur cerveau fonctionne juste différemment de ceux qui sont dits « typiques ».
Nous pourrions trouver étrange qu’un réseau social limite les « entrées » à une catégorie de personnes, mais finalement cela existe déjà avec des sites de rencontres axés sur la religion, les passions, ou les voyages… Le site est donc réservé aux neuro-atypiques diagnostiqués HPI, DYS, TSA, etc… Mais il est également ouvert à ceux qui se questionnent sur une potentielle neuro-atypie, ou en attente d’un diagnostic établi. Atypikoo est en fait un mix de plusieurs sites de rencontres, sur lequel les personnes ayant cette « différence d’esprit » peuvent rencontrer l’amour ou l’amitié, mais également échanger et participer à des sorties, voir décrocher un emploi… Il vient faciliter la mise en relation de ces personnes qui se sentent souvent différentes et exclus de la société qui ne pense pas comme eux !
Article Partenaire
Pas mal de trucs vrais, en revanche :
– si le HPE existe bien, sa quantification n’est pas validée officiellement,
– Zèbre ne veut pas dire grand chose, ce terme devient galvaudé
– Asperger (il faut rappeler que c’était le nom d’un nazi, qui comme beaucoup de ses collègues a commis d’horribles expériences) est encore employé, comme celui de Kanner, mais l’on parle maintenant de Trouble du Spectre Autistique avec des chiffres de 1 à 3,
– Certains estiment que le HPI ou HP et même le THPI (THP), se situent à une extrémité du spectre,
– Enfin, le degré d’empathie peut-être parfaitement aléatoire (tout comme l’extraversion) lorsque l’on combine THP + TSA + T. D. A. H ….
Signé une Autiste, THP, avec T. D. A. H, double Dys et autres joyeuses particularités, comme le Syndrome d’Ehlers-Danlos, qui a retransmis à ses enfants.
Bien à vous.
Bonjour,
Merci pour ces précisions 🙂
Oups, erreur de dyslexie.
Bonne adresse mail qui suit.
Bonjour,
Connaissez un professionnel, sérieux et digne de ce nom pour se faire tester ?
Pour compléter le commentaire de Corinne :
– le HP n’est pas une maladie, donc il ne se diagnostique pas. C’est juste une mesure du QI avec des résultats supérieurs à 130.
– Le HPE n’a aucune valeur scientifique. C’est simplement de l’hypersensibilité (sensorielle et émotionnelle) couplée à une grande empathie.
– Des troubles neuro-développementaux (TSA, TDAH) ou de l’apprentissage (DYS), une dépression, un burn out, de l’anxiété, une addiction, des problèmes de santé avec fatigue chronique / pertes de mémoire / difficultés de concentration etc. peuvent avoir un impact sur les résultats, et les rendre hétérogènes. Dans ce cas, le QI n’est pas calculable.
Certains psy donnent quand même un avis « en faveur » d’un HP ou non, mais ça reste une interprétation, difficilement objective s’ils n’ont pas pris le temps de creuser l’anamnèse plus de 30min.
– Les tests servant à diagnostiquer le syndrome d’Asperger (enfin, le TSA) n’ont rien à voir avec les tests de QI. Ce n’est pas la même chose. Dans un cas, une douance, dans l’autre un trouble. Même si une grande partie des personnes avec TSA « de haut niveau » (comparé à ceux qui ont un autisme sévère et ne parlent pas, par exemple) s’avère HP également. L’inverse n’est pas vrai (la majeure partie des HP n’est pas autiste), à priori.
Bien que certains spécialistes commencent effectivement à parler d’un seul et même spectre pour tous les « neuro-atypiques » (HP, TSA, TDAH, DYS…), tellement ces divergences ont tendance à se cumuler et se chevaucher.
J en suis un malheureusement
Est-ce bien utile de rappeler qu’Asperger était un nazi ? Cela napporte rien au débat.
Bonjour,
Article très intéressant, voire passionnant. Bizarrement, je me reconnais dans cette description …
A Diane
Fanny Nusbaum et ses collègues, Dominique Sappey-Marinier et Olivier Revol (Lyon) n’ont-ils pas des mesures attestant de particularités du HPe et donc d’une existence avérée de ce sous-groupe ?..
Cdlt, SergeM
Bonjour,
Pour vous faire tester ou pour en parler, sur Mensa.fr, il y a une liste de professionnels qui se sont spécialisés dans les HP, des articles éclairés et un test d’approche qui vous permettra de vous situer.
Bonjour, mon fils a un Qi de 122, et présente toutes les caractéristiques comportementales citées dans l’article ( c’est d’ailleurs pour cela que la psychologue à voulu le tester) . Mais du coup il n’est pas considéré comme Hpi. Le pauvre n’a pas de » case » c’est terrible a dire, mais il est décalé par rapport aux enfants » normaux » mais pas accepté comme Hpi non plus. C’est un peu dur à l’école, car différents de la plupart de ses camarades mais les enseignants ne le considère pas non plus comme Hpi donc ils le laissent un peu de côté car Ils ne savent pas comment agir avec lui.
Êtes vous dans le même cas que moi, avez vous des conseils ?
Merci
Pour répondre à Serge :
Non, Fanny Nusbaum et ses collègues n’ont rien sur les HPémotionnels (que je sache). Ils sont surtout connus pour leur théorie des deux profils de personnes à haut QI : les laminaires et les complexes (« Hemispheric Differences in White Matter Microstructure… », 2017), théorie qui ne fait pas consensus.
Le haut potentiel n’est pas connecté au spectre autistique. Une personne autiste peut être HPI également, mais il n’y a pas de corrélations entre le deux.
Pour le reste, au-delà de ce qui concerne l’étude en introduction, la personne qui a rédigé cet article n’est pas assez informée et répète beaucoup d’idées reçues qui n’ont pas de fondements scientifiques.
Je recommande :
– le podcast Méta de choc, en particulier la série « Contes et légendes de l’intelligence » et ses références (https://metadechoc.fr/podcast/contes-et-legendes-de-lintelligence/) ;
– le livre Le haut potentiel en questions, de Sophie Brasseur et Catherine Cuche, 2017.