Peut-être êtes-vous porteur d’une prothèse oculaire, ou connaissez-vous quelqu’un qui en porte une ? Malgré les prouesses de la recherche et de l’innovation médicale en la matière, on continue tout de même de les distinguer rapidement d’un œil naturel, et ce peut-être parfois source de gêne pour celui ou celle qui la porte. Mais cela pourrait changer, puisque Steve Verze sera, jeudi, le premier patient à recevoir une prothèse oculaire entièrement créée numériquement, et imprimée en 3D. Une révolution pour les huit millions de personnes porteuses de prothèses oculaires dans le monde. Nous devons cette prouesse technologique au Moorfields Biomedical Research Centre de Londres qui pense avoir trouvé une nouvelle manière de répondre aux besoins des patients, d’une façon plus rapide et plus esthétique que ce qui est réalisé actuellement. Présentation.
Une prothèse oculaire imprimée en 3D
L’hôpital londonien, explique que pour fabriquer cette prothèse, il suffit d’un simple scan de l’œil. Et que les délais de fabrication sont beaucoup moins longs que pour une prothèse oculaire classique. Actuellement, il faut compter 6 semaines environ pour la fabrication de ce type de prothèse; imprimée en 3D, le délai sera seulement de 2h30. Le patient, Steve Verze, un ingénieur londonien, explique : « J’avais besoin d’une prothèse depuis que j’avais 20 ans, et je me suis toujours senti complexé à ce propos ». A 40 ans, il deviendra donc le premier homme à recevoir une prothèse oculaire imprimée en 3D.
Comment fabrique-t-on une prothèse oculaire classique ?
Aujourd’hui, ces implants sont fabriqués en acrylique. Pour les créer, il faut d’abord réaliser un moule de l’orbite oculaire, ce qui nécessite une intervention chirurgicale lourde et très invasive pour le patient. Pour les enfants, cette opération nécessite souvent une anesthésie générale. Ensuite, les prothèses doivent être placées puis peintes comme l’œil valide. Esthétiquement, ce n’est pas non plus la panacée pour celui qui la porte. Avec la version imprimée en 3D, il faut juste réaliser un scan de l’œil, puis un logiciel « imagine » la prothèse en trois dimensions; le résultat du scan est ensuite imprimé en Allemagne en deux heures et demie seulement.
Une prothèse qui passe inaperçue
D’après les premières photos qu’a révélées Steve Verze, le faux œil semble presque aussi réel que le vrai. Et cela est du au fait que le matériau utilisé peut laisser passer la lumière en profondeur. Les prothèses actuelles en acrylique sont opaques et ne laissent rien passer: ni la lumière, ni un semblant d’expression. Cette nouvelle prothèse donne un aspect plus naturel et c’est parfois très important pour celui qui la porte. Selon le Moorfields Eye Charity, plus de 8 millions de personnes portent ce type de prothèse dans le monde. Et ils espèrent évidemment le succès de ce nouveau modèle. Le principal objectif reste de réduire les délais d’attente. C’est d’ailleurs une évolution majeure, car toujours d’après les créateurs, les techniques de fabrication de prothèses oculaires stagnent depuis environ 50 ans. Une innovation qui permettra d’améliorer le quotidien de millions de personnes !