Lorsque l’on n’est pas un scientifique, un virus est quelque chose d’évidemment malfaisant, qui peut nous rendre malade, voire nous tuer. Et avec le coronavirus, autant dire que c’est plus que jamais d’actualité. Mais ces virus sont en réalité une aubaine pour les chercheurs, car c’est grâce à eux et à leur ADN qu’ils peuvent mettre au point vaccins ou traitements qui peuvent éradiquer certaines maladies.
En ce qui concerne les cancers, la recherche a beaucoup progressé au cours des dernières années. Et du côté de Strasbourg, le laboratoire Transgene croit en ses chances, avec une immunothérapie innovante contre le cancer. Explications.
2022 sera peut-être l’année où l’on vaincra le cancer
Nous l’espérons tous depuis très longtemps: un vaccin qui pourrait permettre d’éradiquer les différents cancers, qui provoquent la mort de milliers de personnes chaque année. Transgene table sur les virus justement pour tenter de créer une immunothérapie qui viendrait attaquer les cellules tumorales.
Pour y parvenir, ils tentent actuellement de transformer les virus afin de les pousser à produire des antigènes tumoraux. Ces derniers, qui pourraient s’activer dans le système immunitaire, produiraient alors une réponse chez les patients déjà atteints ou en risque de récidive. Pour tenter de mettre au point ce vaccin tant attendu, Transgene travaille sur un virus proche de la variole; souvenez-vous au XVIIIème siècle, c’est déjà ce virus qui avait été à l’origine de la première vague de vaccination par le Dr Edward Jenner.
Comment vont-ils s’y prendre ?
Pour Johann Foloppe, l’un des chercheurs de Transgene, ils savent déjà comment modifier ce virus et le produire à très grande échelle. Pour parvenir à trouver un vaccin contre le cancer, il explique que la production du vecteur viral se fera ainsi : « On atténue le virus, qui sera toujours capable de se répliquer, mais on lui enlève certaines fonctionnalités pour qu’il ne se réplique que dans les cellules tumorales ».
Mais ce n’est pas tout: pour que le vecteur viral puisse devenir une arme de défense immunitaire, ils vont le doter de fonctions supplémentaires qui activeront le système immunitaire, directement sur les cellules cancéreuses.
De nombreuses étapes sont encore à franchir pour vérifier l’efficacité de ce vaccin qui pourrait révolutionner le monde. Ainsi, les scientifiques devront observer l’activation ou la non-activation de l’immunité sur les cellules tumorales issues de prélèvements sur des patients.
Les ARN messagers de plus en plus recherchés
Depuis que la vaccination contre le Covid 19 est devenu le seul moyen de se protéger des formes graves du coronavirus, nous entendons beaucoup parler d’ARN messager… Selon l’INSERM, « les ARN messagers (ou ARNm) sont comme ces copies, des molécules chargées de transmettre l’information codée dans notre précieux génome, pour permettre la synthèse des protéines nécessaires au fonctionnement de nos cellules ».
Ces vaccins thérapeutiques intéressent de plus en plus les chercheurs car ils reposent sur un principe « d’éducation » de notre système immunitaire et l’entraîne à repérer les anomalies auxquelles il ne réagit pas en temps normal.
En fait, une cellule devient cancéreuse quand il y a une mutation au niveau de son ADN; l’organisme est sensé le detecter, et nous éliminons d’ailleurs bon nombre de cancers au cours de notre vie ! Mais dans la réalité, elles ne sont pas toujours repérées, il faut donc donner l’ordre au système immunitaire de les détecter comme dangereuses grâce au vaccin ARN Messager.
Transgene n’est pas seul sur les recherches des vaccins contre le cancer; désormais célèbres pour leurs vaccins ARN Messager contre le Covid 19, des laboratoires de biotechnologie comme Moderna ou BioNTech sont aussi sur le coup ! On espère sincèrement qu’un laboratoire pourra trouver la solution presque miracle pour vaincre certains cancers…
Quand on voit les réactions violentes chez certaines personnes au sujet des vaccins à ARNm contre le covid 19, on peut imaginer que ces mêmes personnes seront contre cette nouvelle arme contre certains cancers
Cette perspective laisse espérer un avenir proche plein d’espoir même s’il reste encore bien des étapes à franchir avant de pouvoir utiliser un tel vaccin.