Les alternatives à la production d’électricité sont au centre de toutes les préoccupations dans le monde. Avec pour chaque alternative, des avantages et des inconvénients qu’il va falloir tenter de contourner. Lorsque l’on installe des éoliennes, il est évidemment compliqué de les faire fonctionner les jours « sans vent ». Pour certains experts en la matière, la solution se trouve sous leurs pieds… Le fond des océans pourrait à l’avenir servir de générateur d’électricité et palier le manque de vent. Un système innovant qui permettrait donc de faire tourner les pales de ces géantes d’acier, même quand le vent ne souffle pas. On vous explique tout.
Quel est ce système novateur ?
Ocean Grazer, une start-up néerlandaise est à l’origine de ce système. Leur solution consiste tout simplement en la fabrication de batteries océaniques. Concrètement, des batteries installées au fond des océans permettrait de pomper l’eau dans un équipement qui utiliserait la pression des fonds marins pour générer de l’électricité. Ces générateurs emmagasineraient alors l’énergie jusqu’à ce qu’elle soit utilisée. La batterie a d’ailleurs été présentée lors du dernier salon de l’innovation technologique, le CES de Las Vegas 2022. A l’heure où le plupart des pays cherchent à abandonner les énergies fossiles telles que le charbon, il faut trouver des alternatives propres au stockage de l’énergie. Et cette batterie océanique répondrait parfaitement à cette problématique.
Comment ça marche ?
La Nature ne produit pas toujours du vent quand les Hommes ont besoin d’électricité. C’est à partir de ce constat que le système de pompage-turbinage est né. Cette batterie innovante fonctionne grâce à des poches déposées sur les fonds marins. Ces poches se trouvent alors remplies d’eau par l’éolienne. Quand les besoins en électricité se font sentir, la pression exercée sur les poches par l’océan envoie l’eau à travers un système de turbine. Ce qui, logiquement, génère de l’énergie. La production d’électricité a un coût certain, et c’est un élément crucial à prendre en compte. Par ailleurs, les systèmes de stockage qui impliquent des batteries sont coûteux, et présentent également des risques de fuites.
Une pression hydraulique déjà utilisée
Des dispositifs de ce genre sont déjà utilisés dans les barrages hydrauliques où un système de pompage-turbinage emmagasine l’eau quand la demande est moins forte en électricité, puis la redistribue dans le cas d’une forte demande. Ce système existerait selon le ministère américain de l’Energie depuis les années 1890, mais en version « terrestre ». La version sous-marine pensée par la start-up néerlandaise serait, quant à elle, une proposition qui pourrait changer la donne. Cependant, ce n’est pas la première batterie océanique: un système similaire a déjà été présenté par une entreprise maltaise, FLASC.
The first results are coming in, a fantastic step for the validation of the Ocean Battery. Renewable energy is stored as potential energy in water, using the pressure of the oceans. We are one step closer to ecofriendly energy storage on a large offshore scale. pic.twitter.com/iyQqB96ts2
— Ocean Grazer (@OceanGrazer) June 23, 2021
Un autre projet a vu le jour en Allemagne en 2016. Baptisé Stensea, il consiste en l’installation de sphères de béton qui stockent l’eau. Pour Frits Bliek, les structures de stockage sont une question-clé des énergies renouvelables et permettront de baisser les coûts de production. Aux Etats-Unis, ces sources d’énergie enregistrent la plus forte croissance dans la production d’énergie. Il faudra en revanche attendre un peu avant que ces batteries océaniques puissent entrer en fonctionnement: Frits Bliek annonce une mise en service en 2025 en mer, et un déploiement en lac dès 2023.