En juillet dernier, nous vous présentions le projet de la ville de Londres qui visait à construire 200 pods. Ces pods, que nous pourrions aussi appeler tiny-houses, sont de petites maisons que les autorités destinent aux sans-abris. Cet été, les instigateurs de ce projet recherchaient des financements pour construire les 200 maisons sur cinq ans.
Il semblerait que les choses aient évolué puisque 33 pods sont sortis de terre et d’ores et déjà habités. Sur un terrain désaffecté de Tottenham, dans le quartier d’Ermine Road, et avec l’aide financière de la Greater London Authority (administration chargée de la gestion du Grand Londres), 33 sans-abris ont désormais un toit. Des journalistes du site Time Out se sont rendus sur place, pour voir à quoi ressemblait l’intérieur de ces micromaisons. Visite guidée.
Le grand luxe à l’intérieur ?
Si l’on compare ces habitations aux hôtels d’urgence ou aux foyers d’hébergement, l’intérieur des pods s’apparente au grand luxe pour les bénéficiaires. A l’extérieur, les pods ressemblent à des petites maisons containers. Mais l’intérieur est plus chaleureux que certaines locations dans de vieux immeubles londoniens. D’une superficie de 24 m², les pods offrent un grand salon lumineux et meublé d’un canapé et d’une table basse. Le coin cuisine est totalement équipé avec réfrigérateur, plaque de cuisson et vaisselle. On trouve aussi un coin repas avec un petit bureau, un grand placard de rangement, une machine à laver et un étendoir. Dans la salle de bain, les bénéficiaires auront une douche, des toilettes et un lavabo. Enfin, dans la chambre, séparée du reste de l’espace, un lit simple, une armoire remplie de chaussures et vêtements, une commode et une table de chevet. L’intérieur ressemble un peu à une annexe d’un magasin IKEA, chaleureux, minimaliste et fonctionnel.
Des pods économes !
Ces abris ont été conçus pour répondre aux normes de logement qui entrent en vigueur. Elles sont économes en énergie, et n’utilisent pas de gaz mais des pompes à chaleur aérothermiques. Le coût de l’énergie revient à environ cinq centimes par semaine. Notons que la ville demande aux résidents de participer à ces frais d’énergie lorsqu’ils le peuvent. Une manière également de les encourager à reprendre une « vie normale ». Le groupe Hill Group, qui gère ce parc « locatif » différent des autres, estime que chaque pods coûte 80 000 £ tout compris. Le groupe est actuellement en pourparlers avec d’autres quartiers de la capitale anglaise pour en construire de nouveaux.
Pourquoi ces pods à Londres ?
Au début de la pandémie de Covid 19 en mars 2020, le gouvernement anglais avait lancé un programme : Everyone In. Ce programme avait été mis en place pour aider les sans-abris à dormir dans les hôtels. Mais cette inititative a pris fin, et celui des pods, baptisé SoloHaus, devient comme un relais au précédent. Pour Tom Copley, maire-adjoint de Londres: « tout le monde pendant la pandémie a non seulement sauvé des vies, mais a également transformé des vies »; construire d’autres pods est donc la « prochaine étape de l’aide pour certains des plus vulnérables ». Chaque construction pourra accueillir une personne dans le besoin et pour une période de deux ans environ. Un temps qui permettrait au bénéficiaire de retrouver une base plus stable et de pouvoir prétendre à un logement classique. Pour les autorités, c’est surtout une nouvelle réponse à l’explosion du nombre de sans-abris à Londres !