La nouvelle fait débat depuis son annonce: un homme vient de recevoir un cœur de porc génétiquement modifié ! Une première mondiale majeure pour les xénogreffes. On entend par ce terme le fait que l’organe transplanté vienne d’une autre espèce que l’homme. L’école de médecine du Maryland a annoncé lundi dernier qu’une opération avait été menée le vendredi précédent. Pour la première fois, un cœur prélevé sur un animal continuait à fonctionner dans le corps d’un homme. Et le communiqué précisait qu’aucun rejet immédiat n’avait été constaté… Dans ce nouveau type de greffe, il ne s’agit évidemment pas de prélever le cœur d’un porc et de le « brancher » à l’Homme; certaines modifications génétiques ont été nécessaires. On vous explique tout !
Pourquoi un cœur de porc ?
David Bennett, 57 ans est l’homme qui a reçu le cœur de porc. Et si le choix s’est porté sur un cœur animal, c’est tout simplement que son état de santé ne lui permettait pas de recevoir un cœur humain. L’homme de 57 ans a donc accepté la transplantation, sans délai en expliquant ceci : « C’était soit la mort, soit cette greffe. Je veux vivre. Je sais que c’est assez hasardeux, mais c’était ma dernière option » Il faut préciser que le patient vivait depuis plusieurs mois, alité, sous respirateur qui le maintenait en vie. La FDA (Food and Drug Administration) a donné son feu vert à cette transplantation le 31 décembre dernier.
La pénurie d’organes est mondiale
Les listes de patients en attente d’organes s’allongent et les donneurs sont évidemment moins nombreux que ceux qui attendent. Pour Bartley Griffith, le docteur qui a réalisé l’opération, c’est donc une solution à la pénurie d’organes actuelle. Quand il faut parfois des années pour obtenir un cœur humain, il ne faut que 6 mois pour qu’un cœur de porc soit viable dans un organisme humain. Et en matière de transplantation, le temps est évidemment compté, il en va de la survie du patient. Aux Etats-Unis, 110 000 personnes attendent des organes pour vivre. Malheureusement, chaque année 6000 personnes meurent avant d’avoir reçu une transplantation. La xénogreffe serait donc une solution plus rapide pour sauver des vies ?
Un cœur génétiquement modifié
Dans le cœur d’un porc se trouve un type de sucre qui provoquerait le rejet immédiat par le corps humain. Pour qu’il soit « compatible » avec nos cellules, il a fallu modifier le cœur porcin en lui apportant six gènes humains et l’empêcher de produire ce sucre. Les modifications génétiques ont été réalisées par Revivicor, une entreprise qui avait déjà fourni un rein de porc modifié pour le transplanter sur un patient en état de mort cérébrale. D’ailleurs, les xénogreffes ne sont pas vraiment un procédé nouveau: depuis le XVIIème siècle, les médecins tentent ce genre de transplantations. Mais ils se sont souvent concentrés sur les primates, les êtres vivants dits les plus proches de l’homme. En 1984, un cœur de babouin avait été transplanté sur un bébé condamné, mais sa survie après transplantation ne fût que de 20 jours.
Le don d’organes en France ?
Depuis le 1er janvier 2017 et l’application du Décret n° 2016-1118 du 11 août 2016, le don d’organes se base sur le consentement présumé. Avant cette date, il fallait porter une carte de donneurs d’organes, ou avoir laissé un consentement écrit. La famille pouvait également décider ou non du prélèvement des organes du défunt. Aujourd’hui, le défunt est par consentement présumé donneur d’organes. Deux grands principes n’ont cependant pas changé :
- Gratuité du don d’organe,
- Anonymat entre le donneur et le receveur.
Une personne peut évidemment s’opposer au don d’organes par trois moyens différents :
- S’inscrire sur le registre national des refus.
- Exprimer son refus sur une lettre manuscrite datée et signée, et confiée à un proche.
- Communiquer oralement votre refus à vos proches, qui devront en attester auprès de l’équipe médicale.
Il est également possible de choisir quel organe garder, et souhaiter donner son coeur plutôt que sa cornée …