Il existe bel et bien un lien entre la dépression et l’inflammation, et cela fait l’objet de plusieurs débats dans la communauté scientifique. Afin de prouver leur théorie, les chercheurs ont effectué des examens de dossier médicaux de patients atteints de dépression et ceux qui souffrent d’inflammation, afin de prouver leur étroite corrélation. En effet, certains scientifiques affirment que la relation qui existe entre la dépression et l’inflammation peut être bidirectionnelle. En d’autres termes, il est possible de développer des signes d’inflammation si la personne est atteinte de dépression; mais les personnes souffrant d’inflammation peuvent à priori être plus disposées à devenir dépressives.
Quelques définitions
La dépression est une maladie causée par un trouble mental suivi d’un état dépressif aigüe et persistant. Cela entraîne un désintéressement envers tout type d’activité, ce qui provoque de nombreux effets néfastes dans la vie de l’individu. Ce sentiment dépressif donne naissance à des symptômes physiques et psychiques graves, puisque cela se répercute sur le comportement. Pire encore, les personnes atteintes de dépression peuvent rapidement avoir des pensées suicidaires.
Quant à l’inflammation, c’est une réaction normale du corps qui se protège en cas de blessure ou d’infection, par exemple suite à une entorse qui cause douleur et gonflement. L’inflammation se caractérise souvent par de la rougeur suivie d’un enflement au niveau de la partie concernée. L’inflammation correspond aussi à un ensemble de réactions générées automatiquement par l’organisme à la suite d’une agression ou d’un traumatisme; cela peut être interne et externe.
« La relation entre les scores polygéniques de dépression et le nombre de globules blancs était statistiquement forte (… )Les personnes ayant des scores polygéniques plus élevés pour la dépression avaient un nombre de globules blancs plus élevé, mais le nombre était encore considéré comme dans la plage « normale ». Cela suggère qu’une activation soutenue, mais non anormale, du système immunitaire pourrait contribuer à la dépression. » explique Lea Davis, auteur de la nouvelle étude du Vanderbilt Genetics Institute
Le lien entre l’inflammation et dépression
Les scientifiques ont affirmé, dans une étude publiée sur JAMA Psychiatry, qu’il existe un lien entre ces deux maladies, que ce soit au niveau psychologique ou immunitaire. La dépression présenterait une corrélation avec certaines maladies inflammatoires, et cela en est de même pour certaines maladies qui causent des symptômes de dépression chronique pour la personne.
D’ailleurs, notre système immunitaire nous aide à combattre le stress, et l’inflammation fait partie du processus d’éradication de la dépression. Elle se caractérise par l’augmentation du débit sanguin et augmente aussi le nombre de globules blancs qui défendent le système immunitaire. En effet, les globules blancs sont des cellules immunitaires qui aident à combattre les maladies, quelles que soient leurs origines.
« Je pense que notre recherche contribue aux preuves croissantes d’un état pro-inflammatoire dans la dépression et crée une opportunité passionnante de réfléchir à une nouvelle classe de thérapies antidépressives axées sur la réduction des marqueurs pro-inflammatoires (…) Nous pouvons maintenant commencer à nous demander si la réduction des marqueurs pro-inflammatoires entraîne un effet antidépresseur. Si c’est le cas, cela pourrait entraîner un changement de paradigme dans le traitement de la dépression, qui ne serait plus axé sur la modification de la chimie dans le cerveau mais sur la modification des biomarqueurs à la périphérie. » Expliquent Davis et Julia Sealock sur le site news.vumc.org