Lorsque les médicaments chimiques n’existaient pas, les gens se soignaient exclusivement avec des plantes. Elles étaient alors les seules remèdes contre les maux et s’utilisaient en tisane ou cataplasme. Mélangées entre elles, elles se transformaient en potion médicinale. La phytothérapie est aujourd’hui considérée comme une médecine non conventionnelle, au même titre que l’homéopathie, qui utilise aussi beaucoup les plantes. A Oman, Saied Vakilian, chercheur au Laboratoire de cellules souches et de médecine régénérative du Centre de recherche en sciences naturelles et médicales de l’Université de Nizwa, vient d’inventer un pansement biologique à base de plantes. Celui-ci vient également d’être primé et il pourrait aider à cicatriser les plaies plus rapidement qu’un pansement classique.
MUSCAT, un nouveau pansement révolutionnaire ?
Le projet de Saied Vakilian est de créer un bandage pour les plaies à base de plantes pour aider à guérir plus vite. On connaît déjà les vertus cicatrisantes de certaines plantes médicinales; le chercheur a décidé de les « marier » pour les rendre plus puissantes. Le pansement MUSCAT vient d’ailleurs de remporter le dernier Prix National de la Recherche, organisé par le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MOHERI). Ce pansement qu’il qualifie de multicouche bioactif à base de chitosane et d’alginate pourrait bien changer les choses.
Quelles sont les plantes utilisées pour ce pansement ?
Au départ du projet, deux plantes :
- Le dracaena cinnabari, connue pour ses vertus hémostatiques, anti-diarrhéiques, antiulcéreuses, antimicrobiennes, antivirales, antitumorales, anti-inflammatoires et antioxydantes;
- L’aloe vera, connue pour ses nombreux bienfaits comme traiter l’herpès, le psoriasis ou accélérer la guérison des brûlures entre autres.
Le pansement est donc un mélange de ces deux plantes qui ont été chargées en couches séparées. Les échafaudages multicouches nus et bioactifs eux, ont été conçus par une technique de lyophilisation itérative.
Les tests réalisés pour connaître l’efficacité de ce pansement
La performance du pansement a été évaluée in vitro et in vivo, et les résultats ont révélé une fixation et une prolifération des fibroblastes, ces derniers étant des tissus solides dont le rôle est de protéger les tissus et organes qu’ils entourent comme la peau, les tendons et le cartilage. Les plaies traitées avec le pansement présentaient une hypergranulation supérieure, une maturation des fibroblastes ainsi qu’un dépôt de collagène. D’autre part, les scientifiques ont pu voir apparaître une formation de croûte minimale qui protégeait la plaie.
Que révèle cette étude ?
L’étude réalisée révèle donc, selon le chercheur, qu’une nouvelle classe de pansement issus de produits naturels pourrait être prometteuse pour le bien de tous. L’échafaudage bioactif pourrait en effet améliorer la cicatrisation des plaies par rapport à un pansement classique; une alternative naturelle pour la cicatrisation de plaies chroniques comme les escarres par exemple. D’autres tests devront suivre pour connaître la faculté de reproduction à grande échelle de ce pansement.
Un nouveau pansement biologique inventé à Oman pourrait aider les plaies à guérir plus rapidement. https://t.co/GJvPXXn1Pb pic.twitter.com/ph8vxAjJWf
— Alexandre (@Ar4kiel) January 21, 2022
Cependant, le dracaena cinnibari étant classé sur la liste rouges des espèces menacées, cela semble un peu compliqué. Nous utilisons parfois les plantes nous-mêmes depuis notre naissance. Souvenez-vous du petit tube blanc qui renfermait une pommade brunâtre à l’odeur si particulière. Nos grands-parents dégainaient l’arnica au moindre coup ou à la moindre bosse… L’arnica est bien une plante, et cela fonctionne encore aujourd’hui. Les plantes peuvent être nos alliées. Mais il faut savoir les utiliser à bon escient évidemment, car certaines peuvent être toxiques.