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Dans la normalité un enfant humain se développe dans un utérus humain. Qu’il appartienne à la mère biologique ou à une mère porteuse, l’embryon se trouve dans un véritable organe, relié à ceux de la maman… Dans quelques années, il se pourrait que des bébés puissent se développer dans des laboratoires ! Cette nouvelle qui nous vient de Chine, ne s’embarrasse apparemment pas de « l’éthiquement correct ». Techniquement, c’est une prouesse scientifique puisque cet utérus artificiel permettrait de « mener une grossesse » et de faire naître des humains dans des laboratoires. Ethiquement, c’est évidemment une autre histoire et cela devrait soulever bien logiquement de nombreuses controverses… Explications.
Quelle est cette invention ?
Des chercheurs chinois de Suzhou ont conçu un utérus artificiel doté d’une intelligence artificielle qui sera capable de mener une grossesse à termes en laboratoire. Cette annonce a été faite par le South China Morning Post le 31 janvier dernier. Selon cette information, les scientifiques chinois seraient désormais capables de faire grandir un fœtus dans un « ventre » totalement artificiel.
Des premiers tests sur des souris
Evidemment, les chercheurs ne vont pas, dans un premier temps, tester cet utérus sur des humains. Dans une étude parue sur le Journal of Biomedical Engineering, les six chercheurs annoncent faire leurs expériences sur des embryons de souris. Ils appellent leur technique un dispositif de culture d’embryons à long terme. Concrètement, ils ont créé des containers remplis de fluides nutritifs et tentent de faire se développer des fœtus, de la fécondation jusqu’à la naissance !
La science va-t-elle trop loin ?
Lorsque l’on connaît les controverses provoquées par la Gestation Pour Autrui (GPA) qui permet à des couples d’avoir des enfants « biologiques » par le biais de mères porteuses, qu’en sera-t-il si, un jour, on peut « fabriquer » des enfants dans des laboratoires ? La science-fiction nous rattrape… Techniquement, il pourrait donc être possible de concevoir des enfants sans demander l’aide d’une mère porteuse, et d’oublier la GPA, mais aussi les tracas liés à la grossesse et à l’accouchement. D’ailleurs, les scientifiques expliquent que leur technique serait même plus sûre qu’une conception classique. On peut tout de même en douter, puisque pour le moment, ils ne sont pas parvenus à faire naître un bébé souris de ces fœtus élevés dans des utérus artificiels. D’ailleurs, ils ne savent pas si cette expérience sera couronnée de succès et s’ils parviendront à obtenir une naissance « artificielle »!
Un essai d’utérus artificiel en 2019 déjà
En 2019, une équipe de scientifiques américaine inventait le Biobag, mais il n’avait pas le fonction de permettre le développement total d’un fœtus; le Biobag se réservait à une toute autre utilité, plus politiquement correcte peut-être: cette énorme poche de plastique remplie d’une solution similaire au liquide amniotique permettait de sauver certains prématurés (animaux) d’une mort certaine. Le Biobag diffusait des nutriments et de l’oxygène pour permettre au fœtus de continuer à se développer, même hors utérus. Testé sur des agneaux prématurés qui n’avaient que 10% de chance de survie, l’idée était de pouvoir permettre ces naissances dans les mêmes conditions que dans un utérus naturel. Cependant, les Américains n’envisageaient pas de transposer ce Biobag sur des fœtus humains…